Origine des religions [TNT 19]

Tout comme l’Origine des espèces de Darwin a transformé les sciences naturelles, l’Origine des religions d’un autre écrivain en sera la suite logique et chronologique et transformera un jour les sciences de l’humanité.

Peter Thiel, The Straussian Moment

S’appuyant sur René Girard, Peter Thiel met en avant dans son ouvrage The Straussian Moment – dont je vous invite à vous procurer la traduction effectuée par nos soins en nous soutenant par un tip – les limites de la philosophie moderne et émet la conviction que les penseurs modernes ont mis, à tort, de côté les questions relevant d’une nature humaine que les penseurs traditionnels traitaient. Pour lui, un ouvrage mettant en avant l’Origine des religions verra le jour au même titre que celui de Darwin sur l’origine des espèces. Ce dernier devra « combiner le gradualisme de l’évolution darwinienne avec l’essentialisme des pré-darwiniens, en soulignant à la fois la continuité et la discontinuité de l’humanité avec le reste de l’ordre naturel ». Je ne sais pas qui écrira un tel ouvrage. Girard a commencé cette tâche en proposant le mécanisme du bouc émissaire comme origine de la culture, mais je dois bien avouer qu’il peine à me convaincre. J’espère alors participer ici à nourrir cette réflexion en partant d’autres prémisses.

Selon les auteurs de l’école pérennialliste, Guénon en tête, la raison de l’existence d’une Tradition primordiale commune est que toutes les grandes religions et traditions philosophiques du monde ont émergé à partir d’une même source spirituelle ou métaphysique. Cette source est souvent décrite comme étant la connaissance divine ou la sagesse éternelle, qui a été transmise de génération en génération depuis l’aube de l’humanité. Ils soutiennent que la Tradition primordiale est à la fois universelle et intemporelle, et qu’elle sous-tend toutes les grandes traditions religieuses et philosophiques du monde. Ils affirment que cette tradition contient une connaissance sacrée qui peut apporter des réponses aux questions spirituelles et métaphysiques les plus profondes de l’humanité.

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Mais selon eux, cette Tradition primordiale est accessible à travers l’étude des textes sacrés, de l’art sacré, de la musique sacrée et de la philosophie des différentes traditions religieuses et philosophiques. C’est en comparant ces textes, en décelant des similitudes et des parallèles entre les différentes traditions, qu’on peut atteindre une compréhension plus profonde de la sagesse universelle qui les sous-tend. Je crois qu’ils se trompent ici, et que Girard partage cette erreur. S’appuyer sur les textes sacrés n’est pas sans intérêt, car ils ont la valeur de témoignages. Néanmoins, on ne génère pas de connaissances solides à partir de témoignages seuls.

Si le schéma que je vous ai présenté revêt effectivement une part de réalité, alors il est évident que toute personne réfléchissant sur le monde en arrivera à mettre en avant des similitudes. Néanmoins, chacune a une vision différente de l’homme, de ses fins et de sa vie, de ce qui est grand et bon, et la plupart du temps, ces visions sont incompatibles entre elles. Chacune favorise des passions et des habitudes différentes, de sorte que chacune finit par engendrer, au fil du temps, un type d’homme différent. Je dois quand même avouer que j’ai plaisir à voir le génie de la mythologie grecque et j’aimerais corriger ici une de mes erreurs. J’ai cherché à représenter symboliquement ma pensée via les figures de Prométhée, Dionysos et Apollon. J’y ai vu ici une trinité et j’ai salué le génie de Nietzsche de voir Prométhée avec une double facette dionysienne et Apollinienne.

La mythologie grecque nous avait en fait donné une trinité représentant mon schéma à merveille avec la fratrie composée de Prométhée, Épiméthée et Atlas. Atlas représente celui qui tient la Terre et maintient ainsi l’ordre, Prométhée représente la raison de celui qui pense avant d’agir et Épiméthée celui qui pense après l’action. On pourra toujours mettre Dionysos et Apollon dans les interstices représentant les processus. Apollon, souvent appelé Phoibos, qui signifie lumineux, incarne la volonté, liée à l’énergie permettant l’action, et l’individuation dans la nature. Dionysos, lui qui est toujours entouré de ses ménades qu’il envoûte, incarne le désir qui permet de faire venir les entités à l’existence. Et j’imagine qu’on trouverait en place de l’intellect, Zeus, qui fait naître le cosmos.

L’explication par la « tradition » n’est qu’une autre phraséologie pour l’explication par la « cause efficiente ». Nous avons besoin d’une explication par la « cause finale ».

Alfred North Whitehead, Process and Reality

Alors, s’il ne me semble pas dénué d’intérêt de lire ce que différentes cultures ont tenu pour des textes sacrés, je crois que ce dernier reste quand même modeste. On pourra s’amuser d’observer des similitudes entre ces textes et les connaissances que je propose ici, mais on ne saurait en conclure que ces textes proviennent d’une même source divine aujourd’hui oubliée. Cela constituait des connaissances qui ont permis de guider le comportement de ces différentes cultures plus ou moins efficacement et je ne doute pas que celles ayant développé des croyances proches de ce que je présente dans le schéma ci-dessus aient été plus fonctionnelles et furent ainsi sélectionnées par la nature. Ce serait ici un simple biais du survivant. S’il existe une forme de vérité objective, les cultures s’en rapprochant le plus seront sélectionnées et elles auront naturellement des ressemblances même si elles ne se sont pas influencées mutuellement. Les autres qui avaient des croyances trop loufoques et éloignées de la vérité ont simplement disparu.

S’il existe bien une permanence, en lisant ces textes sacrés, vous n’obtiendrez pas la connaissance de cette permanence mais simplement la connaissance du sentiment perçu par ces cultures vis-à-vis de cette permanence. Le meilleur moyen d’être perrénialiste n’est alors pas de chercher ce qui est permanent dans les textes sacrés qui ne sont qu’un coup de regard dans le rétroviseur. Et Guénon a de bons rétroviseurs je dois l’avouer, mais son véhicule n’a pas d’accélérateur et il est à l’arrêt. La recherche de la permanence doit au contraire permettre d’avancer.

Une des caractéristiques qu’on retrouve souvent au sein des différentes cultures est la présence de trois « centres » résidents en l’humain au niveau du cerveau, du cœur et du bas-ventre qui correspondent respectivement à l’intellect, la volonté et le désir sur notre schéma. J’utilise d’ailleurs ces termes par convention historique puisque la philosophie s’est elle-même appuyée sur ces termes.

Nous pouvons, enfin, reconnaître la lutte que nous avons vue entre toutes les manifestations de la volonté, dans le domaine de la matière pure et simple, considérée comme telle, en tant que l’essence de son phénomène a été fortement expliqué par Kant, commune force d’attraction et de répulsion […].

Arthur Schopenhaueur, Le monde comme volonté et comme représentation

De la même façon, il ne sera pas rare de voir des éléments mettant en avant une dualité comme le Yin et le Yang dans le taoïsme qui sont deux catégories qui, par leur complémentarité dans leur opposition et leur multiplicité forment une unité. Elles se prêtent à une première analyse de tous les phénomènes de la vie et du cosmos. Phénomène que je mets pour ma part en avant en m’appuyant sur les boucles positives et négatives nécessaire à un système dans la cybernétique mais d’autres parlent d’attraction-répulsion ou de fission-fusion.

Permettez-moi de vous donner un bref résumé de la stratégie de fission-fusion telle que l’explique Howard Bloom dans son ouvrage The God’s problem. Il nous y explique que ce phénomène peut être perçu notamment chez les babouins d’Afrique du Sud et du fleuve Zambèze en Afrique de l’Est. Si vous les observiez vue d’un drone, vous verriez exactement un tout se dispersant pendant la journée à la recherche de nouvelles sources de nourriture. Quand vient la nuit, au contraire, ils se rassemblent et dorment près les uns des autres avant qu’au petit matin les mâles dominants comparent leur butin. Et la même opération se répète jour après jour. C’est la stratégie de fission-fusion. 

On peut également observer ce phénomène chez les humains. Notre économie connaît régulièrement des booms et des récessions. Pourquoi ? Car, comme les babouins, nous explorons de nouvelles possibilités et cela nous pousse à spéculer. Cette spéculation mène à un boom et une bulle spéculative. Les bulles spéculatives explorent les frontières de l’absurde et de l’impossible et elles conduisent à des paniques qui poussent les spéculateurs de la veille à tenter de vendre à la hâte des actions ne valant plus rien. Mais ces actions ne valent-elles vraiment plus rien ou est-on seulement victime de mouvements d’enthousiasme et de panique collectifs.

Les fluctuations économiques et les comportements sociaux peuvent être expliqués par les règles des fractales de Mandelbrot. Ces règles montrent que les êtres vivants, y compris les humains, ont une stratégie de recherche qui implique des périodes d’exploration et de recroquevillement en réponse à l’insécurité. Cette stratégie est présente depuis les bactéries jusqu’aux êtres humains et elle se traduit en modèle de stratégie de recherche dans les comportements économiques tels que la spéculation et la peur de perdre de l’argent. Les prix des biens immobiliers peuvent également suivre cette courbe fractale, passant de périodes de croissance à des périodes de déclin. Cependant, à long terme, la « courbe de la créativité cosmique » – telle que la nomme Howard Bloom pour définir la façon qu’a l’univers de défier l’entropie depuis 13,79 milliards d’années -, représente une progression positive vers le haut.

On voit alors ici explicitement comment l’expérience va influencer le réel. C’est l’information partagée qui va potentiellement augmenter la probabilité d’une possibilité d’être portée à l’existence. C’est parce que des individus font l’expérience de la panique sous l’effet d’une nouvelle information qu’ils vont retirer leur argent et générer un nouvel agencement de l’information monétaire qui conduira à des résultats concrets délictueux. C’est ainsi qu’Elon Musk peut modifier significativement le cours de l’action Tesla ou qu’on voit poindre des prophéties autoréalisatrices pour le meilleur mais plus souvent pour le pire. Un bon escroc est une personne qui parvient à modifier profondément la perception d’un phénomène afin d’en modifier le sens attribué et augmenter les probabilités d’une possibilité de se réaliser. Fake it till you make it est un credo familier de la Sillicon Valley. Mais parfois you never make it et les gens se rendent compte que tout était fake, que le sens que vous avez attribué à un objet selon la perception que vous en aviez était très éloigné de ce qu’il était en soi. FTX était un succès massif tant que l’information du déficit était inconnue. Une fois cette information portée à l’attention, le sens attribué à cet objet a changé et son existence s’est évanouie.

On retrouve ainsi le processus mis en avant dans notre schéma. Si je veux lancer ma compagnie Teslo, la porter à l’existence concrète, je vais devoir convaincre des influenceurs que c’est the next big thing. Son existence sera d’abord abstraite, à l’état de concept. La façon dont cette idée sera perçue est extrêmement importante et aura un impact sur la probabilité de la possibilité de son existence concrète. Le sens que je confère à cette idée, si je parviens à le faire partager par les investisseurs, influencera l’existence de ma compagnie. On ne peut pas retirer le rôle de l’observateur. L’essence d’une chose repose en partie sur le sens qui lui est conféré collectivement. Ce qu’une chose est en soi repose alors partiellement sur le sens qui lui est conféré et ce qu’une chose est pour soi repose en partie sur le sens qu’elle s’auto-confère.

Pour l’exprimer en des termes communs au monde des start-up, je devrais créer un prototype que je vais présenter à des investisseurs et tester sur des utilisateurs potentiels. Je peux même faire des tests dans les conditions réelles en simulant des expériences par les méthodes du concierge et du Wizard of Oz. Dans le cas du concierge, je livre une expérience à l’utilisateur manuellement avant de l’automatiser, dans le cas du Wizard of Oz je lui donne l’impression que le service est automatisé pour observer son comportement mais je fais les choses manuellement derrière. Par exemple, imaginez que je veux lancer Über et tester mon service. Je vais commencer par offrir un service de concierge. Une personne physique prend votre appel pour vous trouver un taxi. Puis je vais tester l’idée d’une interface. Vous pensez commander un taxi via l’app mais en réalité j’appelle toujours le service de taxi derrière manuellement. Enfin, je lance le produit qui finalement aura une existence réelle.

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Pour reprendre les termes de Baudrillard, je fais du simulacre et de la simulation. Le prototype est de l’ordre du simulacre car les utilisateurs savent que c’est faux, le Wizard of Oz est de la simulation car ils tiennent cela pour la réalité. Mais leur expérience initiale factice va vers la réalisation de ce qu’ils tenaient déjà pour la réalité. En validant mes suppositions initiales par leur expérience ils vont m’offrir l’information nécessaire pour en faire une réalité. En cela, et c’est contre-intuitif, l’expérience peut précéder l’existence. Le simulacre et la simulation peuvent générer la réalité en portant un sens, une information acceptée comme vraie ou comme désirable de rendre vraie. Pour être entièrement clair. La réalité existe. On ne peut changer que la perception de la réalité. Mais ce faisant, on peut influencer la réalité.

Le simulacre n’est jamais ce qui cache la vérité — c’est la vérité qui cache qu’il n’y en a pas. Le simulacre est vrai.

l’Ecclésiaste

L’essence est une projection. De la même façon, aimer la France peut être l’amour d’une projection qui pourrait être, qui devrait être mais qui n’est pas encore ou n’est plus. Le danger est de vouloir une chose qui ne pourra jamais être, comme le Communisme ou qui ne pourra plus être, comme la France du Moyen Âge. À l’inverse, certains vous empêcheront à tort d’imaginer cette projection au prétexte qu’elle serait une chose qui ne fut jamais ou qui ne peut plus être.

C’est pourquoi la meilleure façon de génocider un peuple commence par lui retirer son existence en niant le sens qu’il accorde à l’information symbolique le qualifiant. Les Français de souche ne peuvent pas disparaître s’ils n’existent pas. La guerre de l’information est une guerre du sens pour l’existence. Affirmer que la réalité existe revient à dire qu’on veut réduire au maximum l’écart entre ce que sont les choses en soi et la perception qu’on en a. C’est la seule façon de générer du sens qui rend la société fonctionnelle. Sinon elle s’enfonce dans la désinformation et l’entropie.

Je pense que ces quelques réflexions présentées ici pourraient éclairer quelque peu cette question de l’origine des religions. Je n’ai rien contre les traditionalistes mais je porte plus d’espoirs à découvrir les lois qui sous-tendent ces phénomènes via la science plutôt que via la mythologie comparée et l’étude des textes sacrés. J’ai cependant beaucoup de plaisir à lire ces textes et il est évident que ces différentes cultures sont parvenues à capturer une facette importante de la réalité qui s’offre à nous directement par des phénomènes matériels dont on peut faire l’expérience.

Qu’est-ce que la religion ?

La religion est l’essence d’une culture et, comme nous l’avons indiqué précédemment, l’essence pour soi est aussi bien efficiente que téléologique. La religion doit offrir un récit offrant une narration positive expliquant d’où on vient mais elle est aussi la rétrocausalité qui offre à une culture le cap lui permettant de devenir ce qu’elle est. Elle est une invasion du futur venue guider vos actions.

La religion doit relier la généralité rationnelle de la philosophie aux émotions et aux objectifs qui naissent de l’existence dans une société particulière, à une époque particulière, et qui sont conditionnés par des antécédents particuliers. La religion est la traduction d’idées générales en pensées particulières, en émotions particulières et en objectifs particuliers.

Alfred North Whitehead, Process and Reality

Ne faire qu’un avec tout ce qui vit ! À ces mots, la vertu ôte son armure courroucée, l’esprit de l’homme dépose son sceptre, et toutes les pensées s’évanouissent devant l’image de l’éternelle unité du monde, comme les règles de l’artiste en lutte s’évanouissent devant son Uranie ; et le destin de fer abdique son pouvoir, et la mort disparaît de l’union des êtres, et l’indivisibilité et l’éternelle jeunesse bénissent et embellissent le monde.
Je me tiens souvent à cette hauteur, mon Bellarmin, mais un moment de réflexion me fait tomber. Je réfléchis et je me retrouve comme avant, seul, avec toutes les douleurs de la mortalité ; et l’asile de mon cœur, l’éternelle unité du monde, a disparu ; la nature ferme ses bras et je me tiens comme un étranger devant elle et ne la comprends pas.

Friedrich Holderlin, Hyperion

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2 comments
  1. Félicitations pour votre article! Je ne connais pas aussi bien la mythologie grecque que vous, mais je suis d’accord que l’ordre provient d’une action rationnelle à partir d’une source d’information plus passive.

    Vous parlez aussi sciemment de la permanence et de la téléologie. Dans le ciel, nous pouvons observer la relation immobile entre les étoiles fixes (dont les constellations) par rapport au mouvement de la lune, des planètes et du soleil. Les jours de la semaine marquant le temps qui s’écoule ont été choisis souvent au nom des sept astres mobiles qui étaient connus des anciens (Sunday pour soleil, lundi pour Lune, mardi pour Mars, mercredi pour Mercure, jeudi pour Jupiter, vendredi pour Vénus, et Saturday pour Saturne). Mais qu’en est-il de l’Ordre immobile? Quel est son nom? Qui est-il? Serait-ce la cause finale de toutes choses, le but de la vie?

    Selon la dialectique de Platon, il n’y a pas de mouvement sans immobilité; vice versa, il n’y a pas d’immobilité sans mouvement. Il s’agit d’une implication bidirectionnelle d’indispensabilité entre deux « contraires », que je préfère appeler « compléments » : le mouvement perpétuel du cosmos versus son immobilité universelle.

    Au quotidien, le mouvement est facilement observable au fil de la succession du jour et de la nuit, puis au fil des saisons… Chaque jour est toujours un peu différent des autres jours, mais ils ne le sont pas complètement. En effet, il y a une ressemblance qui subsiste, permettant ainsi une routine qui se répète pour que l’intellect puisse prévoir ses actions dans le futur…

    Je vous rejoins… La science doit connaître la finalité qui guide nos actions. Cette finalité doit être universelle, unique et éternelle. Sinon, l’Univers ne serait pas intelligible. Je suis d’accord avec vous que la science doit redécouvrir la téléologie qui est connaissance du passé, du présent et du futur… La téléologie universelle et éternelle n’est-elle pas la ressemblance entre toutes les choses passées, présentes et futures; de l’infiniment petit à l’infiniment grand? Cette téléologie ne pourrait-elle pas devenir notre Religion Universelle, la Prisca Theologia (ou Philosophie éternelle), c’est-à-dire la relation qui RELIE tous les humains dans la science du Tout?

  2. À mon sens, et pour aller au plus simple, les traditions primordiales sont le produit de l’interaction de l’homme (éventuellement préhistorique) avec son environnement. C’est lorsque l’on garde cela en tête que l’étude conjointe de multiples traditions sert effectivement l’objectif d’atteindre un état de ‘gnose’ ou de connaissance supérieur à celui que confèrerait l’étude d’une une tradition seule, qui confine souvent à l’enfermement.

    En concertation avec des collègues du Mastère sur l’Histoire des Religions, j’avais proposé cette définition du phénomène de la Religion: système doctrinal et social articulant une expérience spirituelle partagée aux principes fondés sur cette dernière quant à l’ordre de la vie de ses fidèles et des membres de sa communauté.

    Enfin, dans un contexte Occidentaliste, je mets en parallèle Religion et Science, que l’on pourrait ramener à spiritualisme et matérialisme, comme des paradigmes civilisateurs ou civilisationnels. L’un étant le paradigme révolu des siècles passés, et l’autre le paradigme en construction des siècles à venir, respectivement.

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