Sur la fin du monde – Laissez les enfants rêver

Les faiseurs de civilisations sont toujours des grands enfants. Prenons le cas de la France. Qu’est-ce donc que la France sinon une tentative de rejouer l’empire Romain par des barbares singeant leurs coutumes ? De grands enfants jouant aux Romains en se parant de leurs oripeaux et en déglutissant un latin appauvri, qui bâtirent finalement le plus beau Royaume que la Terre ait porté sans même s’en rendre compte.

C’était un homme sérieux, il passait son temps à jouer.

Lewis Caroll

Mais ces Romains s’étaient eux-mêmes largement inspirés d’Athènes. Notre civilisation repose sur le feu prométhéen qui s’est transmis depuis la Mésopotamie jusqu’à Washington D.C. De crises en crises, d’effondrements en reconstructions, de champs de batailles en création artistiques, de polythéisme en monothéisme pour finir en athéisme, ce feu a perduré dans le grand jeu de la vie, continuant sa trajectoire toujours vers l’Ouest, porté par des enfants retrouvant le jouet cassé de leurs parents. La construction nait des ruines de la destruction et la beauté est fille de sérendipité.

Mais aujourd’hui, afin de sauver la planète des problèmes climatiques, certaines âmes bien mal conseillées voudraient étouffer cette flamme et définir le cadre autorisé dans lequel les enfants ont le droit de rêver. Nous l’avons démontré plus d’une fois sur ce site, l’Apocalypse n’arrivera pas. La croyance en la fin du monde est infondée et la technologie nous permettra de régler les problèmes auxquels nous sommes confrontés à l’échelle mondiale. Mieux encore, cette technologie pourrait bien permettre à de nouveaux grand enfants, qui n’ont jamais cessé de rêver, de bâtir une nouvelle extension de la civilisation occidentale, sur Mars.

Les Européens ont un esprit faustien toujours en tension entre les aspirations matérielles et les dessins plus grands. C’est pourquoi je crois sincèrement que le prométhéisme Européen permet de libérer les pouvoirs créateurs et exploiteurs de l’humain tout en conservant un soucis d’autoconservation, impliquant le respect de la nature dont l’homme est partie intégrante. Je ne suis pas certain en revanche que les ambitions technologiques de la Chine incluent ces mêmes considérations et c’est en cela que je pense que nous devons tout faire pour nous assurer de maintenir une suprématie technologique imposant cette vision du monde plutôt que de laisser le champ libre à une Chine qui nous entrainerait dans l’abime.

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Nous oscillons constamment entre deux voies, l’une prométhéenne appelant à la conquête et au dépassement et une autre appelant à la prise de hauteur et au dénuement. C’est parce que nous avons des bio-conservateurs que nous sommes obligés de nous poser, plus que quiconque, la question de l’impact sur le long terme de nos actions, ce qui est une bonne chose et nous offre cette supériorité morale. Paradoxalement, l’Occident est grand grâce à cette tension, au doute, et donc en partie grâce aux collapsologues. Cependant, si ces bio-conservateurs gagnaient, l’Occident serait condamné à un hiver technologique aussi inutile que dangereux.

Mais si on avait tort ? Que se passerait-il si les collapsologues avaient raison et que nous nous dirigions vers une nouvelle crise, la plus importante de toute, et que nous nous condamnions nous et l’humanité entière à un destin tragique ? Eh bien ! je m’en fous.

J’abordais récemment la nécessité d’adopter une morale néostoicienne, tournée vers l’acceptation de la vie et la nécessité de faire des enfants. Se riant du bonheur matériel tel qu’il est conçu aujourd’hui, sans pour autant rechercher le dénuement, elle enseigne que notre volonté, nos pensées, nos représentations et nos jugements sont en notre pouvoir et sont les seules choses qui conditionnent notre bonheur. Peu importe notre environnement, s’il est fait d’abondance alors tant mieux, sinon tant pis. Mais à quoi bon organiser volontairement un monde de restriction décroissant ? “Pour le bien-être de l’humanité” nous disent les écologistes. Ce à quoi les pro-tech leurs répondent “Non c’est la technologie et la croissance qui amèneront le bien-être”. Et bien moi je vous dis que je me moque jusqu’au bien-être de l’humanité et je pourrais ainsi résumer ma philosophie par cette phrase de vieux français “A moy que chault” qu’on pourrait traduire par “Peu me chaut” ou, pour les plus modernes d’entre nous, “Peu m’importe”, ou, pour mes semblables du dernier rang “Je m’en fous”. Le monde va s’effondrer ? A moy que chault, on le rebâtira comme on a toujours fait depuis Sumer et on ira encore plus loin.

Si le jeune actif que je suis s’épanouit dans la civilisation techno-industrielle, qui favorise les personnes intelligentes et m’a permis d’accéder au confort matériel et à la mobilité, l’enfant qui a grandi dans un village de 800 habitants ne connait, lui, que trop bien la vie frugale du monde agricole. Je la connais mieux que n’importe quel parisien collapsologue. Elle ne peut-être un objet de fantasme pour moi, et plutôt que vouloir contrôler les rêves aériens des enfants, il vaudrait mieux que les adultes arrêtent de fantasmer ce mode de vie. Mais si le capitalisme nous envoyait droit dans le mur et nous faisait retomber à l’âge de pierre après que nous nous soyons brulé les ailes comme Icare et que la vie voulait que ce soit là son destin de retourner à une vie frugale, je l’accepterais de la même façon que ma vie actuelle sans que mon bonheur n’en soit entamé.

Je resterais cet enfant qui se ballade sur les ruines des civilisations païennes et chrétiennes détruites par la civilisation techno-industrielle athée comme on peut le voir dans les tableaux d’Hubert Robert. La contemplation de ces beautés du passé me soufflant à l’oreille que : Quand même, quel gâchis, il ne manqua pas grand chose pour qu’elles fussent compatibles avec la révolution scientifique. On pourrait bien réparer ce malentendu fortuit, rafistoler tout ça et en faire quelque chose de sublime.

Si la fin du monde ne m’effraie pas alors pourquoi est-ce que je m’inquiète du Grand Remplacement ? Il me semblerait lui aussi bien plus supportable si seulement il ne reposait pas sur un double mensonge servit aux Français à longueur de journée. La présence aussi massive qu’incongrue d’extra-Européens sur le sol Français me serait moins pénible si elle ne s’accompagnait pas de cette double négation de mon être et du phénomène lui-même. Les généticiens parviennent à trouver des variations génétiques à l’échelle non seulement de la nation mais aussi du village, cependant on voudrait me faire croire que ça ne recouvre aucune réalité. Je crois que si j’étais persuadé que les Français étaient pleinement conscients de ce phénomène et le souhaitaient réellement alors l’adulte que je suis se dirait : A moy que chault, les juifs ont bien réussis à préserver leur culture depuis des siècles, mais l’enfant qui est en moi…

Moi ce qui m’inquiète, c’est la fin de l’univers, non pas parce qu’elle est imminente, elle ne l’est pas, mais parce qu’elle est existentielle. Et quand bien même l’humanité se brulait les ailes et devait chuter une nouvelle fois, j’espère qu’il se trouverait encore des enfants pour lever les yeux au ciel et commencer à rebâtir.

Article inspiré des lectures d’Hazukashi.

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