Apocalypse Never – Fin du mensonge Climato-alarmiste

Depuis une décennie au moins, les travaux scientifiques effectués sur le changement climatique que nous connaissons actuellement se retrouvent parasités par l’émergence d’une vision plus que paranoïaque de la situation : une supposée et imminente fin du monde. A l’aide d’articles et de publications aux titres tape à l’œil, du style « Le monde va s’effondrer en 2060 » médias, activistes et personnalités politiques se relayent pour diffuser une parole résolument alarmiste, catastrophique et apocalyptique au sein de la société. Ces prises de parole ne sont pas sans effet et insufflent une anxiété permanente quant à l’avenir de la planète et de l’humanité. Cela semble être une stratégie plus que douteuse. C’est en tout cas l’avis de Michael Shellenberger, que nous avons déjà interviewé. Chercheur et ancien militant climatique, collaborateur au GIEC et au département de climatologie des Nations Unies, cet éminent scientifique a publié en juin 2020 un ouvrage retentissant : « Apocalypse never » sous-titré « Why environmental alarmism hurts us all ». Ouvrage inédit, l’essai de Michael Shellenberger a suscité des réactions diverses ; applaudi par certains, maudit par d’autres, les mots du chercheur américain ont changé la donne. Retour sur un ouvrage révolutionnaire.

« Comment osez-vous ? Les gens souffrent, les gens meurent, nos écosystèmes s’effondrent et nous sommes à l’aube d’une nouvelle extinction de masse. » Ces mots, sortis de la bouche de la jeune prophétesse Greta Thundberg, lors de son discours à l’ONU en septembre 2019, résonnent comme la quintessence de ce que le discours alarmiste a à nous offrir. Beaucoup d’émotions, une tonne de mimiques effrayées et des phrases sélectionnées de manière chirurgicale pour insuffler la peur dans l’esprit des gens. « Pauvre de vous, l’apocalypse arrive ! » Mais au milieu de tout cela, très peu de sciences et pas une seconde accordée à la rationalité. Allons droit au but : Non, pas un seul travail scientifique n’a établi que la fin du monde était proche, pas une seule étude, pas une seule recherche sérieuse n’a affirmé que l’homme vivait ses derniers instants. Les alarmistes mentent et manipulent plus que jamais, et faire preuve d’un peu de lucidité sur le débat climatique relève aujourd’hui d’un courage de plus en plus rare. Heureusement pour nous, ni le courage ni la lucidité ne manquent à Michael Shellenberger dont la publication d’Apocalypse Never est venue donner un grand coup de pieds aux fesses à tous ces nouveaux annonciateurs de la fin des temps. Ne pouvant traiter l’ouvrage dans sa globalité (celui-ci fait près de 500 pages), nous nous concentrerons sur trois grands mensonges proférés par les climato-alarmistes : l’illusion de la décroissance, le mythe de la sixième extinction et la nécessité du progrès technique.

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La croissance économique : clé pour un monde plus propre

Lorsque l’on évolue dans un monde socialement et économiquement privilégié, il y a de grandes chances à ce que l’on soit habitué au discours bourgeois et conformiste sur l’écologie : « C’est la délocalisation qui pollue ! » « L’hyper-industrialisation des pays du Sud va tuer la planète ! » « Nous devons consommer moins et produire moins pour sauver l’environnement ! ». Ce type de discours, lorsque prononcé derrière des murs à l’isolation parfaite et aux côtés d’un radiateur électrique pourvoyeur d’une chaleur et d’un confort à faire saliver le tiers-monde, résonne bien souvent comme le résultat d’une déconnexion profonde entre un idéalisme occidental trop naïf et les réels besoins vitaux des populations des pays en développement. Shellenberger nous rappelle intelligemment les mots d’Adam Smith, père du libéralisme américain, selon lesquels la prospérité d’une nation repose d’abord sur ses progrès techniques qui, après coup, permettront une meilleure croissance économique. En effet, il est plus que délicat de s’offusquer de la surutilisation de charbon dans le bassin congolais alors même que cette ressource est la seule capable, pour l’instant, de permettre à ces dites population de se nourrir et de s’éclairer. L’Afrique doit commencer par les matières fossiles malgré le cout écologique que cela implique pour aller ensuite vers des énergies plus propres : gaz ou nucléaire. Mais pour cela, un progrès technique et économique durable est absolument nécessaire. Les politiques occidentales qui imposent aux pays du Sud des restrictions quant à leurs émissions de carbone, comme c’est le cas de l’Accord de Paris, peuvent, selon Shellenberger, être contre-productives et créer encore plus de tensions entre les populations locales et les élites gouvernementales. Comment expliquer à un jeune rural brésilien, indonésien ou nigérien, pour qui le seul objectif de sa journée se résume à trouver de quoi nourrir sa famille et lui-même, que son mode de consommation actuel est vecteur de pollution ? Ce même mode de consommation qui était encore inespéré pour lui il y a 10 ans. En réalité, la phase de croissance et d’industrialisation que connaissent de nombreux pays à l’heure actuelle, malgré son caractère pollueur et énergivore, doit avoir lieu exactement comme elle a eu lieu en Europe au 19ème siècle pour pouvoir espérer un monde plus propre à l’avenir. Michael Shellenberger va même plus loin en incitant les consommateurs occidentaux à alimenter cette industrialisation et à continuer d’acheter des vêtements pas chers et produits dans les pays du Sud selon la logique suivante : acheter ces produits ici créé de l’emploi là-bas, ce qui augmente la richesse du pays, lui permettant de gagner en maturité technologique et de pouvoir, à terme, assainir ses méthodes de production.

L’homme à la base d’une sixième extinction de masse, vraiment ?

Parmi les plus efficaces des arguments utilisés par les nouveaux prophètes de l’apocalypse, celui de la « sixième extinction de masse » est devenu un classique. Si plusieurs études scientifiques accréditent l’idée selon laquelle la biodiversité actuelle subit des pertes énormes, le rôle de l’homme reste à nuancer. En effet, Shellenberger nous rappelle deux choses. La première étant que la principale cause de destruction d’espèces animales ou végétales est dans 90% des cas la résultante de conflits avec d’autres espèces plutôt que du contact avec l’homme. Par exemple, et cette information est peu connue du grand public, les principaux espaces qui concentrent les extinctions d’espèces sont insulaires. Or si les faunes et flores des îles ont un rôle important pour l’équilibre environnemental de ces mêmes îles, leurs rôles à l’échelle mondiale est moindre. De plus, la chute de certaines espèces n’est pas due directement à l’homme mais plutôt à sa capacité à se déplacer avec d’autres espèces animales qui, en colonisant des espaces, vont causer la destruction d’une partie de la biodiversité présente avant leur arrivée. C’est par exemple le cas des lapins en Australie. Il faut donc garder à l’esprit que les effrayantes statistiques d’extinctions que l’on nous donne sont, pour l’essentiel, une histoire d’îles et une histoire révolue, car la plupart des espèces insulaires particulièrement vulnérables ont déjà disparu.

Ensuite, et ce sont là encore des propos que les médias mainstream se cachent bien de diffuser, l’action de l’être humain sur la préservation de la biodiversité est éminemment positive et vectrice de beaucoup d’espoir. En tant que super-prédateur invincible, l’homme est capable de tout mettre en œuvre pour préserver faune et flore locales. Prenons le cas de la Nouvelle-Zélande où le gouvernement, conseillé par de nombreux scientifiques et associations conservationnistes, a mis en place, en 2016, un programme de sauvegarde absolue intitulé « Nouvelle-Zélande sans prédateurs ». L’objectif ? Eradiquer toutes les menaces pour les animaux indigènes en éliminant rats, belettes, chats et hermines afin de faire à nouveau de la Nouvelle-Zélande une terre de paix pour ses espèces locales. Idem pour la flore à travers le monde. Shellenberger montre que les efforts de reforestation, les politiques d’entretien des sols et les actions de préservation botaniques permettent d’équilibrer les dégâts causés à la flore par l’existence humaine. Réduire l’activité de l’homme à une succession d’actions néfastes et meurtrières envers la planète relève soit d’une ignorance crasse soit d’une mauvaise foi totale. Dans les deux cas, les catastrophistes du climat mentent. D’abord cette « sixième extinction de masse » est à nuancer : si des espèces biologiques meurent de par le monde, nous en découvrons aussi de nouvelles chaque semaine… Ensuite, l’homme et seulement l’homme semble être la condition à une meilleure préservation de la biodiversité planétaire ; le réduire à un assassin coupable de tous les maux est une stratégie inutile et résolument contre-productive.

La technologie : remède à tous nos maux ?

Michael Shellenberger se défend de toute idéologie et de toute étiquette politique, mais en le lisant nous comprenons bien assez vite qu’une vision libérale-capitalistique et progressiste (au sens technique du terme) semble être une des clés pour un monde plus propre. En effet, c’est dans le progrès technologique et à travers l’enrichissement des nations que s’ouvrent et continueront de s’ouvrir des chemins vers une planète moins polluée. L’auteur d’Apocalypse Never s’attarde notamment sur un sujet d’actualité : le grand retour à la mode du « naturel ». En effet, depuis deux décennies, le concept du « naturel » est largement remis au goût du jour et les populations bourgeoises urbaines (principalement) raffolent de produits 100% naturels et supposément coupés de toute intervention technologique, physique ou chimique induite par l’homme. Pourtant, à bien des égards dans l’histoire de l’humanité, l’artificiel a permis de sauver le naturel ; alors pourquoi le fuir autant ?

Shellenberger aime plonger le lecteur dans l’histoire économique du monde afin de lui rappeler à quel point le progrès technique a été l’outil le plus efficace pour assainir nos modes de production et conserver au mieux toute la diversité de nos écosystèmes. L’industrie et la recherche de bénéfices peuvent, paradoxalement, soutenir les efforts de conservation d’espèces. Prenons l’exemple de l’ivoire. Pendant des milliers d’années les éléphants ont été chassés à travers les continents pour l’ivoire de leurs défenses. Cet ivoire, matière unique en son genre et très prisée pour sa solidité, servait d’ornements pour les armes, de bijoux ou encore de touches de piano. Jusqu’au XIXe siècle, l’ivoire était encore un matériau des plus recherché, car aucun équivalent n’existait et les éléphants continuaient d’être abattus massivement. Ce sont les progrès effectués en chimie qui permettront aux hommes de s’affranchir progressivement de l’ivoire en remplaçant celui-ci par le plastique. Aujourd’hui les éléphants continuent d’être une espèce menacée mais leur situation s’améliore de jours en jours. Pourtant, le plastique est une matière 100% artificielle et sa production est très couteuse en émissions de carbone. Autre exemple : les baleines. La baleine est chassée par les humains depuis la fin de l’antiquité pour sa graisse qui, changée en huile, permet de se réchauffer et de s’éclairer de façon durable et économe. La chasse à la baleine est un phénomène industriel et culturel qui a façonné de nombreuses civilisations, y compris l’occident. En effet, au XIXe siècle, aux Etats-Unis, l’industrie de l’huile de baleine était très puissante et était la cause d’une chute vertigineuse du nombre de baleines vivant dans les océans. Plus les besoins en huile augmentaient, plus les populations de baleines disparaissaient à travers le monde. Mais aux alentours des années 1850, un miracle apparut, fruit du progrès technique et de la cupidité des industriels nord-américains, le pétrole raffiné se dévoilait au monde. En quelques années seulement l’exploitation du pétrole mit un terme à la chasse aux baleines. Si celle-ci connut un nouvel essor au début du XXe siècle, à cause de l’arrivée du savon, la graisse de baleine fut à nouveau remplacée par des matières végétales, l’huile de palme notamment. Depuis lors, la chasse à la baleine a subi un vaste coup d’arrêt et quasiment plus aucune espèce de baleine n’est en voie d’extinction.

Une du journal Vanity Fair en 1861 rendant hommage à la découverte du pétrole et la fin de la chasse aux baleines.

Nous trouvons de nombreux cas similaires à travers le monde et au fil des siècles. Par exemple, la chasse à la tortue en Asie a été extrêmement ralentie grâce à l’arrivée de matières synthétiques comme le polyester qui se sont révélées d’excellents substituts aux écailles de ces dernières. En réalité, conservation de la biodiversité et croissance économique et technique ne sont pas antinomiques et peuvent même, à bien des égards, être de précieux alliées.

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En définitive, Apocalypse Never est un de ces ouvrages dont la lecture ne laisse pas indemne. Véritable pilule rouge sur le débat écologique, le récit de Michael Shellenberger figure comme une lecture indispensable pour celui qui refuse de sombrer dans la paranoïa catastrophiste. Comprendre les enjeux du dérèglement climatique c’est d’abord faire preuve de pragmatisme et de lucidité. Garder son sang froid et agir en vertu de ce qui fonctionne réellement, voilà le grand défi qui attend l’humanité. Les alarmistes, eux, ne font que jeter de l’huile sur un feu déjà brulant… Comment peut-on imaginer redessiner un monde meilleur en culpabilisant à outrance celui qui tient le crayon ?

Credits:
Inclut des images créées par 358611 – “iceberg antarctica polar” • 1137303 – “forklift warehouse machine” • PublicDomainPictures – “microscope slide research”

1 comment
  1. Ecrire un article pour dénoncer le “mensonge Climato-alarmiste” sans parler une seule fois de climat : c’est fort !
    L’Europe n’est pas “plus propre” aujourd’hui qu’il y a deux siècles. Le niveau de vie des européens actuels est rendu possible par un système économique soutenu de bout en bout (des pays producteurs du Sud au consommateur du Nord) par les énergies fossiles, charbon (dont la consommation mondiale augmente depuis qu’on l’utilise) et pétrole. Le gaz et le nucléaire mentionnés dans l’article sont des sources de production d’électricité, qui représente une part tout à fait non majoritaire de l’énergie utilisée dans le monde, le reste étant majoritairement fossile. D’ailleurs la majeure partie du discours de cet article sur la croissance économique se résume à “vous prétendez que la croissance économique pollue ? Mais vous croyez qu’un indigent du tiers-monde n’a pas envie que son pays se développe économiquement ?” ce qui est une réponse totalement hors-sujet.

    Je passe la partie sur la sixième extinction de masse, je ne ferais que remarquer que entre mon enfance (il y a une vingtaine d’années) et maintenant, le besoin de nettoyer le pare-brise de sa voiture des débris d’insectes après un long trajet a assez fortement diminué. Signe visible de la disparition progressive des insectes de nos contrées.

    Venons en à la technologie. C’est un fait que l’amélioration technologique peut être bénéfique pour telle espèce remplacée par autre chose. On sait par exemple que les chasseurs-cueilleurs du paléolithique, loin d’être les hippies en harmonie avec la nature que l’image moderne en donne, avaient un style de vie tout à fait non durable et que l’arrivée de l’Homme a toujours signé la disparition de la mégafaune locale. Le développement de l’agriculture a permis d’éviter cela. Mais pour une espèce finalement épargnée, combien disparaissent ?
    Toujours sur la technologie : Notre monde moderne n’est finalement rendu possible que par le miracle des énergies fossiles. Quand il n’y en aura plus, comment fera-t-on ? Est-on certain de pouvoir trouver des sources d’énergie aussi performantes ? Le pétrole est un truc liquide à température et pression ambiantes et qui a une densité énergétique incroyablement élevée, pas sûr qu’on puisse le remplacer.

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