Synthwave, back to the 80’s

Cela fait maintenant une petite dizaine d’années que la “Synthwave”, (diminutif pour “Synthétic Wave) ou “Retrowave” occupe une partie grandissante de nos écrans et de nos oreilles. Popularisée par le thème musical du film “Drive” en 2011, ce courant musical d’un genre pas si nouveau trouve ses racines dans les explorations instrumentales des années 80 et 90. À l’époque c’est l’essor des synthé-guitares, des claviers géants et des premiers jeux vidéos. Les groupes comme Kraftwerk explorent les nouvelles technologies à des fins musicales tandis que les jeux vidéos agrémentent leur univers d’un fond sonore avec les moyens du bord. Ce phénomène “musical” deviendra même un courant à part entière qui portera le doux nom de “musique 8/16 bits”. La combinaison de ces deux mouvements donneront naissance à ce qui s’appellera plus tard : Synthwave.

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BO de”Streets of Rage”, premier album de synthwave ?
Les chanceux nés dans les années 1980/90 ont peut-être pu jouer à ce titre mythique qu’est “Streets Of Rage” (1991). RAGE en a déjà parlé dans cet article. Un “beat’em up” devenu culte de par son ultra violence mais aussi grâce à sa bande originale hyper immersive. Malgré les capacités sonores limitées de la console, les développeurs ont su créer 45 minutes de “hits” en puissance qui font encore des centaines de milliers d’écoutes sur youtube. Jugez plutôt :

C’est ainsi que sans le savoir, SEGA signait le premier album de Synthwave de tous les temps, ouvrant ainsi la voie à des centaines de productions dérivées du style. Les années suivantes verront l’avènement de dizaines d’artistes, d’albums, de clips et de chaines youtube dédiées. Une des plus célèbre étant “New Retro Wave” proposant des centaines de titres et d’albums complets. Avis aux amateurs.

La barons de la Synthwave
Passons au cœur du sujet, les artistes. La composition de musique Synthwave, ne requérant que peu de moyens, peut ainsi expliquer son succès retentissant et la myriade d’artistes exploitant le filon. Au programme, des sons électroniques usant de kick et snare caractéristiques, des claviers rappelant les génériques de séries télés et les ambiances de “Nanars”. On aura même droit à des riffs de guitares aussi bien funk que heavy metal ou des roulements de batterie digne du générique d’Alerte à Malibu. Les prétendants sont légion mais rares sont les élus aux millions de vues. C’est pourquoi je vous partagerai les 2 albums emblématiques du genre, exposant de fait, une domination nettement française. Kavinsky, Carpenter Brut ou Perturbator ont effectivement su se démarquer dans un paysage musical déjà saturé :

Roses fluos et silhouettes de palmiers
Vous l’aurez remarqué, ce qui choque au premier abord dans la Synthwave, c’est une esthétique très singulière. En effet, celle-ci ne serait pas ce qu’elle est sans son graphisme original et vice versa. Les dominantes de roses fluos et les silhouettes de palmiers font directement référence aux visuels rétro-futuristes des boites de jeux ou de films de l’époque. Océans de grilles et montagnes de triangles lumineux, DeLorean aux chromes éclatants, soleils couchants découpés, villes multicolores et surtout, des typographies revisitées à grand coup de dégradés hyper kitsch. Du jamais vu ou presque. La Synthwave assume tout et dépoussière ce style désuet pour en faire une avant garde graphique des plus accrocheuse. Le tout se déclinant en pochettes d’albums improbables et des clips vidéos sidérants de beauté.

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Les dérivés de la Synthwave
Comme beaucoup de styles musicaux, la Synthwave donnera naissance à bon nombre de sous-genres et de sous-catégories dont voici une liste non exhaustive. La Darksynth présentant un aspect plus sombre et plus agressif. Le Synthrock qui reprendra des influences rock sauce synthétique mais que j’apparenterais plutôt à du “cyberpunk”. Également la Vaporwave et la Dreamwave qui proposent des titres plus longs et plus doux généralement sans parole. Mais on assiste aussi, à l’émergence de productions plus inattendues, de la Trumpwave ou même de la Fashwave. Ces deux ovnis observent tous les codes de la Synthwave à l’exception de la présence de discours politiques (Donald Trump ou Benito Mussolini) en lieu et places des paroles habituelles.
Voyez vous-même :

Si au début je croyais à une blague ou un simple troll de geek, il faudra se rendre à l’évidence que ces compositions surprennent de par leur qualité plus qu’honorable. Celles-ci n’ont absolument rien à envier aux productions similaires, proposant des rythmes engageants et des refrains tubesques. (LOL). Ce ne sera pas sans rappeler les dérivés similaires à d’autres époques tels que le Punk qui donnera le RAC (Rock Against Communism) ou bien le black metal qui accouchera du NSBM (National Socialist Black Metal).

Malgré ces digressions, tous ces titres évoqueront surtout aux trentenaires les souvenirs de leur enfance. Quand on attendait son tour devant la borne SUPER NES du supermarché, lorsqu’on commandait plein d’espoir la cartouche du dernier Zelda au père noël ou l’on jouait à 10 à la console du seul pote de l’immeuble qui en avait une. La Synthwave plait aussi parce qu’elle joue sur la corde sensible d’une génération toute entière. Elle exploite la nostalgie inhérente à cette époque révolue, tout en apportant une touche rafraîchissante. Pour les autres générations, vous me direz en commentaire… Ce que certains prenaient pour une mode passagère deviendra au final un style à part entière avec sa scène, ses codes et son public. La Synthwave a réellement su faire sa place dans le paysage musical populaire et semble avoir encore de beaux jours devant elle !

Back to the 80’s fellows !

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