En occident, et particulièrement en France, se répand un discours décliniste disant que nous serions sur le point de manquer d’énergie. C’est un discours qui nous vient en ligne droite des théories malthusiennes du « pic pétrolier ». Ces théories s’appuient sur un discours quasi-scientifique dont une partie est bel et bien publiée dans des revues académiques. Ce n’est pas de la pseudo-science dans son fondement, mais ce n’est pas non plus de la science solide.
Or, ce genre de discours peut nous entraîner vers une voie de garage, il est donc important de l’examiner en détail. Je prétends qu’après examen, il révèle un grave problème de société, mais pas celui qu’on imagine.
L’argument central de Jancovici
L’un de ses fervents partisans de cette thèse est Jancovici. C’est en quelque sorte un « modéré », c’est pour ça qu’il est écouté. Son argument central consiste à montrer la corrélation PIB/Énergie :
Comme les deux sont fortement corrélés, il ne reste plus qu’à dire que la causalité est à sens unique. Les variations de l’énergie précèdent celles du PIB :
Enfin, nous constatons que l’énergie se raréfie, et donc, le PIB va lui aussi en subir les conséquences :
La conclusion est limpide :
Et pour plus tard ? Si l’avenir européen doit être fortement contraint question énergie, et il le sera, en particulier sur le pétrole et le gaz, alors le terme Énergie/POP va devenir négatif, et la récession deviendra probablement un épisode récurrent normal du parcours économique.
Traité
NéoréactionnaireLe premier livre de NIMH
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Il n’est pas complètement sûr que le système fonctionne de manière aussi simple. Mais il n’est pas complètement sûr non plus que cet enchaînement de cause à effet ne soit pas le premier déterminant de l’économie future. Les corrélations observées sont suffisamment troublantes, et la « théorie » comporte suffisamment d’éléments solides pour que l’on se préoccupe un peu plus d’énergie future quand on parle d’économie future.
Accessoirement, si cette relation est solide, construire une économie décarbonée devient un vrai programme de société, puisque l’énergie a tout fait !
https://jancovici.com/transition-energetique/l-energie-et-nous/lenergie-de-quoi-sagit-il-exactement/
Ces graphiques, Jancovici les utilise très régulièrement dans ses présentations publiques depuis des années. Ce raisonnement est au fondement de son discours et du projet de société qu’il propose : « une économie décarbonée ». Son influence ne peut être minimisée. Il fait la tournée des grandes écoles, il est intervenu à l’assemblée nationale, au sénat et dans différentes commissions d’enquête. Il doit aussi être sollicité par des (grandes) entreprises. Est-ce que Macron fait référence à lui quand il dit « c’est la fin de l’abondance ! » ?
Son discours est somme toute, argumenté, et de circonstance. Il n’est pas « effondriste », il est simplement « décliniste » :
La production mondiale ne va plus beaucoup varier d’ici à 2020 (plus ou moins 5 ans), puis se mettre à décliner à raison de 2 % par an environ (le déclin par personne sera alors de 3 % à 4 %, selon l’évolution démographique). Par ailleurs, le déclin de la Mer du Nord va continuer à l’avenir.
Une conclusion s’impose : l’Europe, dès à présent, va avoir de moins en moins de pétrole, alors que ce dernier représente un peu moins de 40 % de son approvisionnement énergétique primaire (la Grèce a la plus grande proportion avec 60 %, puis viennent le Portugal, l’Espagne et l’Irlande avec 50 % ; peut-être qu’il y a un lien entre ceci et cela !).
https://jancovici.com/transition-energetique/choix-de-societe/quelques-reflexions-sur-la-transition-energetique/
La raréfaction du pétrole va entraîner un déclin du niveau de vie, mettre en danger les démocraties, fondées selon lui sur la promesse de croissance éternelle. Il est facile de partager un gâteau qui croît, il suffit de se mettre d’accord sur la manière de répartir les gains, mais c’est beaucoup plus difficile de le faire quand il décroît. Il faut donc « accompagner » le mouvement pour préserver la démocratie.
La nébuleuse effondriste
Cependant, comme le dit Jancovici lui-même, « il n’est pas complètement sûr que le système fonctionne de manière aussi simple ». Comme nous allons le voir, c’est peu de le dire. Fonder tout un projet de société sur des prémices aussi fragiles est une gageure !
Mais Jancovici n’est que la face médiatiquement acceptable de l’iceberg effondriste. Dans cette sphère, on retrouve Pablo Servigne qui a rendu le sujet acceptable pour la gauche, ou bien Piero San Giorgio qui l’avait fait bien avant lui pour une certaine droite « survivaliste ». Pour ne citer que les plus connus.
Les origines modernes de ces thèses nous viennent des USA. De tout temps, il y a eu des gens pour arguer que « ça ne peut pas durer comme ça ». Le révérend Malthus fut l’un d’eux au XIXème siècle. Il soutenait que la population croissait plus vite que la production de blé et que ce n’était pas soutenable sur le long-terme. Ce n’est pas qu’il avait totalement tort, mais c’est qu’un certain Fritz Haber est venu inventer un procédé de synthèse de l’ammoniaque qui permit de fabriquer des engrais de manière industrielle et qui déboucha sur la révolution verte. Celle-ci, bien qu’imparfaite, sauva des millions des vies et déjoua la prédiction malthusienne. C’est un cas d’école.
Le retour du Malthusianisme, on le doit au « Club de Rome » et a sa fameuse publication en 1972 sur « les limites de la croissance » et à Marion King Hubbert qui parvient à prédire, en 1956, avec une précision remarquable le pic de production pétrolier américain en 1970. Les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont mis ces théories en exergue. Depuis lors, nous avons passé le pic de pétrole conventionnel en 2005. C’est probablement un facteur déclencheur dans la crise des subprimes (la diminution de l’activité économique ayant forcé l’augmentation des taux de la FED qui s’est répercutée ensuite sur le marché immobilier, comme chacun sait).
La consommation d’énergie diminue en Europe depuis les années 90. Bref, les planètes sont alignées pour le déclinisme.
Ce dernier, et son cousin l’effondrisme, sont appuyés par toute une science très sophistiquée que je ne vais pas détailler ici. Ces thèses, qui diffèrent finalement que par l’ampleur et la rapidité du phénomène, sont souvent résumées par le slogan lapidaire « une croissance finie dans un monde fini est impossible ». À l’appui, viennent ensuite les nombreux exemples historiques d’effondrements de civilisations (voir Jared Diamond ou Joseph Tainter).
Le fondement théorique est la notion d’EROEI, ou taux de retour énergétique, popularisé dans le milieu scientifique par Charles Halls. L’EROEI est à la base un simple calcul : pour obtenir une unité d’énergie (le Joule, le kWh, le Btu peu importe) combien ai-je dû dépenser d’énergie au préalable ? Pour obtenir un baril de pétrole, je dois construire un puits, et donc amener (entre autres) du béton, des poutres métalliques par camion qui lui-même consomme du pétrole. Le béton et les poutres ont eux aussi demandé du pétrole pour extraire des matières premières et pour leur fabrication. Le chauffeur de camion lui-même doit être nourri avec des aliments qui demandent encore une fois du pétrole pour être transporté et fabriqué. Comme vous le voyez, c’est en réalité un calcul très complexe et approximatif, mais admettons. Tant qu’on a une méthode bien définie pour le calculer, même si elle ne veut rien dire dans l’absolu, elle permet de comparer des situations entre elles. Cet outil a été inventé pour éliminer les influences économiques et pour se concentrer sur les flux physiques : on met de côté les variations du prix du pétrole, les taux d’intérêts, les marchés, les questions de géopolitique, qui ne sont que des épiphénomènes. Ce qui compte, c’est la rentabilité intrinsèque, énergétique, de l’extraction de pétrole (ou de gaz, ou de charbon). L’idée en soi n’est pas mauvaise.
Pourquoi le pétrole plutôt qu’une autre énergie ? Parce que dans la théorie du pic pétrolier, le pétrole est l’énergie « maître », c’est elle qui donne le la pour toutes les autres énergies. C’est l’énergie la plus abondante, la plus facile à transporter, et la plus compacte. Le gaz n’est pas aussi facile à transporter. Le charbon pas aussi concentré, le nucléaire pas aussi abondant, l’électrique demande des batteries, etc.
La théorie autour de l’EROEI est finalement assez simple à comprendre : on extrait d’abord le pétrole (même raisonnement pour les autres énergies) « facile » à extraire, avec un taux de retour énergétique élevé (au départ, il suffisait de piocher au bon endroit pour accéder au pétrole, alors que maintenant, pour donner un exemple parmi tant d’autres, les Russes construisent des centrales nucléaires flottantes pour aller extraire du pétrole en Sibérie). L’image suivante est souvent utilisée : « c’est comme sur un pommier, on va d’abord cueillir les fruits à portée de main » (low hanging fruits en anglais). Il y aurait une loi des rendements décroissants.
Bien entendu, les théories déclino-effondristes peuvent aller plus loin dans les nuances et les arguments, mais j’en ai présenté les fondements : nous avons consommé le pétrole de bonne qualité et facile d’accès, nous n’avons pas d’énergie de remplacement, c’est la fin de la croissance, il faut transitionner rapidement vers une nouvelle société, tant qu’il nous en reste encore.
En face, il n’y a pour ainsi dire qu’un seul argument qui soit opposé : ne vous inquiétez pas, le marché va résoudre le problème. Mais cette réponse n’est pas satisfaisante pour deux raisons : d’abord, le marché, personne ne comprend ce qu’il produit exactement, et c’est très angoissant de s’en remettre à lui alors qu’il fait ce qu’il veut, et pas ce que « nous » voulons. Le marché peut favoriser l’innovation, mais pas la garantir, surtout qu’on parle d’innovation de rupture dans le cas présent, pas d’innovation incrémentale. D’autre part, comment expliquer, si le marché est si fort, que l’on observe déjà un déclin énergétique ? Ce qui vient renforcer l’angoisse pré-existante.
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Zero HP Lovecraft
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L’illusion du déclin
Maintenant que j’ai posé le décor du déclinisme et du déclino-effondrisme, je vais y répondre point par point.
La cause du déclin énergétique observé peut en effet être expliquée par une raréfaction du pétrole, mais il existe une autre explication : la transition démographique, le changement de structure de population. Quand la population vieillit, au lieu d’emprunter pour investir, elle consomme son épargne. Or, les emprunts font les dépôts, et sans la jeunesse, et bien mécaniquement, le PIB diminue, entrainant une diminution de la consommation d’énergie après coup. Voir les travaux de Chris Hamilton pour plus de détail (malheureusement, son blog n’est plus en ligne, il faut aller sur wayback machine). Pourquoi la diminution de l’énergie semble précéder celle du PIB ? D’abord, les courbes sont quasi simultanées, il est possible que ce soit un artefact comptable du fait que le PIB est décompté après que les entreprises aient fait leur bilan comptable.
Mais le pétrole n’est pas infini de toute manière, non ? À technologie constante, oui, mais l’EROEI n’est pas condamné à diminuer, bien au contraire, nous inventons sans cesse des nouveaux moyens d’aller chercher de l’énergie ou des métaux. Le monde (à supposer qu’on se limite à la terre, mais admettons) n’est pas « fini » mais « défini », ou borné si vous préférez. En revanche, la connaissance que nous en avons, et ce que nous pouvons faire avec, est infinie. La seule limite est dans nos têtes.
La croissance de la connaissance est potentiellement infinie.
C’est précisément ce qui s’est passé avec le pétrole de schiste. En 2005, donc, il est vrai que, comme prévu, nous avons atteint le pic du pétrole conventionnel (mais pas du pétrole, uniquement le conventionnel). La crise économique qui a suivi a fait fortement augmenter le prix de l’or noir, ce qui a permis à de nouveaux acteurs de prendre des risques. Ils ont inventé la fracturation hydraulique, le forage horizontal, et de nouvelles méthodes de prospection des sols. Tout ceci a permis aux USA de redevenir le premier producteur mondial de pétrole ! Ce n’est pas rien. Pour reprendre la métaphore du pommier : oui, les pommes hautes sont plus difficiles à aller chercher tant qu’on n’a pas inventé d’échelle. Entre parenthèses, ce retour des USA joue clairement un rôle important dans la guerre ukrainienne, puisqu’il leur permet d’être à l’abri des chocs pétroliers exogène et qu’ils peuvent au passage exporter leur surplus de gaz de schiste (produit à l’occasion de l’extraction du pétrole de schiste) vers l’Europe privée de sa source Russe.
Mais ce n’est pas tout, les ressources plus diluées sont en moyenne plus abondante dans la croûte terrestre (voire l’explication d’Olivier Vidal à ce sujet). C’est vrai que les ressources sont de plus en plus difficiles à extraire, mais ce qui compte, c’est la « scalabilité ». Une industrie est rentable si le taux de retour énergétique est élevé OU si elle peut faire des gains d’échelle ! Ce deuxième facteur est systématiquement oublié par les tenants de l’effondrement.
Le pic pétrolier n’est pas du tout une fatalité, mais en plus, nous disposons d’alternatives. Sans parler des hydrates de méthanes qui seraient très abondants dans les fonds marins, ou de l’hypothétique fusion nucléaire qui se fait désirer, nous pourrions, en France en tout cas, avoir une énergie quasi illimitée (2000 ans d’électricité d’avance au rythme de consommation actuelle) avec la sur-génération qui brûlerait nos déchets nucléaires. Ce qui est en plus une énergie décarbonée !
Pourtant, des civilisations se sont effondrées ! Rome étant la plus célèbre de toutes sous nos latitudes. Oui, l’effondrement est possible. Si nous n’innovons pas, il est même quasi certain. Mais à l’inverse, si nous regardons l’humanité dans son ensemble, malgré les civilisations disparues et remplacées, globalement, la tendance est à la croissance depuis les débuts de la civilisation, il y a entre 6 et 10 000 ans. Nous n’avons cessé d’innover et de repousser les limites grâce à la connaissance. D’ailleurs, l’invention de l’agriculture n’était-elle pas elle-même une réponse à la limite néolithique ? La chasse s’étant sophistiquée avec le temps et étant devenue plus efficace, la mégafaune ayant disparu, nous manquions de (gros) gibier facile à chasser. L’EROEI et surtout la scalabilité de la sagaie ayant trop diminué, nous sommes passés à l’agriculture et à l’élevage. Rien de nouveau sous le soleil en somme, le charbon ayant joué le même rôle avec l’huile de baleine qui touchait à ses limites. L’invention de la machine à vapeur à tout changé.
Sinon, pourquoi est-ce que la civilisation devrait-elle s’arrêter avec le pétrole ? Pourquoi pas avec le charbon qui l’a précédé ou bien avec les moulins à vent ? Tant que nous innovons, nous avançons.
Ne pas se tromper de diagnostic
Récapitulons : l’argument central, la loi des rendements énergétiques décroissants, n’est pas une fatalité. De plus, la scalabilité compte tout autant.
De tout ceci, nous pouvons tirer quelques conclusions.
Si déclin il y a, il n’est pas une fatalité ou une loi de la physique. Actuellement, nous sommes en pleine effervescence, nous innovons comme jamais. Les USA ont tout un écosystème de startups autour de la fusion nucléaire qui pourraient bien créer la surprise. Même sans ça, Elon Musk est déjà en train de révolutionner le spatial. Avec son Starship, il sera bientôt possible d’envoyer dans l’espace des machines qui exploiteront les ressources spatiales pour construire d’autres machines depuis l’orbite et démarrer ainsi une boucle de rétroaction positive qui nous propulsera sur le 2e niveau de l’échelle de Kardashev. Les IA ne vont pas manquer d’électricité, elles vont inventer (entre autres) de nouveaux matériaux qui permettront de nouvelles avancées. Les technologies quantiques progressent, et pas seulement dans le domaine informatique, améliorant sans cesse l’efficacité énergétique des objets que nous utilisons. Les imprimantes 3D continuent de bouleverser les procédés de fabrication industrielle. Bien sûr, il y a beaucoup d’échecs, mais l’esprit prométhéen initié par les Européens est à plein régime !
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Si déclin il y a, il est plus le fait de la multiplication des règles, normes, procédures et du personnel administratif qui font bel et bien diminuer les rendements dans les entreprises, à force de complexification (cf Joseph Tainter). Mais ce n’est pas une loi de la physique ou une fatalité.
Si déclin il y a, il sera choisi, sous forme de prophétie auto-réalisatrice, parce que le discours décliniste va immanquablement saboter l’innovation : si l’énergie manque, si le surplus n’est plus suffisant, on ne va pas dépenser dans l’innovation, on va sauver ce qui peut l’être, la paix sociale en priorité, et le reste, on verra plus tard ! Les conserves et les pansements d’abord !
Si déclin il y a, il est anthropologique avant d’être énergétique. De nombreuses personnes deviennent techno-angoissées face à toutes ces innovations et à leurs externalités négatives (qui existent, ne le cachons pas). Nous sommes en pleine « crise du sens », tel que l’a analysé le scientifique cognitif John Vervaeke dans son travail séminal Awekening from the meaning crisis.
Cela explique le tropisme punitif de l’écologie qui refuse d’entendre parler du nucléaire qui résout pourtant à la fois le problème du CO2 et la pénurie de pétrole. Elle se vend comme un progrès social sur l’arène politique, mais ce n’est en fait qu’une réaction conservatrice déguisée. Ce qui est recherché, c’est de stopper l’innovation technologique.
Car ce qui est en cause en dernier ressort, c’est le fondement humaniste de la société actuelle que le progrès technique érode petit à petit. Je soutiens que la thèse de l’effondrement est infondée du point de vue rationnel. Elle sert à justifier un désir refoulé visant à masquer la terreur existentielle de la perte de contrôle dans l’ère post-humaniste qui débute.
Les formes d’énergie ne se substituent pas aisément, et jusqu’à preuve du contraire les caractéristiques propres au pétrole (energie spécifique la plus élevée, extraction et transport faciles) ont permis l’émergence des caractéristiques propres au monde moderne (agriculture intensive, transports à bas coût) ; rien ne dit que le nucléaire puisse s’y substituer sans douleur dans le délai imparti par les échelles de temps du pic pétrolier.
L’EOREI peut devenir inférieur à 1, auquel cas l’argument de la scalabilité devient caduque
La métaphore du pommier et de l’échelle fonctionnerait si l’echelle etait constituée de pommes (ou plus précisément, consommait des pommes pour fonctionner). Du reste, la quantité de pommes sur un pommier étant finie, on comprend bien que le « pic pommier » passera un jour ou l’autre, avec ou sans échelle.
L’argument consistant à dire « jusque là, on ne s’est pas effondrés donc on ne s’effondrera jamais » est un sophisme du survivant. Un événement qui ne se produit qu’une fois en empêchant la survenue d’événements comparables ne se produit, par définition, qu’une fois (cf le cygne noir)