Une civilisation ultra-technologique a plus de chances d’éviter l’effondrement

Cet article est un extrait du livre Convergence 2045: IA, créativité artificielle et effondrement ? de Boris H.

Retrouvez notre interview de Boris H. ici, et un autre extrait de ce même ouvrage publié sur RAGE : « C’était mieux avant ! » Et si le monde n’allait pas si mal ?

La collapsologie : ce n’est pas quelque chose de nouveau

Malgré tous ces chiffres très encourageants, cela ne changera rien, tout est sur le point de s’effondrer ! Vous en voulez une preuve ?! Faites une recherche Google avec le mot effondrement et vous verrez des millions de résultats sous vos yeux. Ou regardez simplement le fil d’actualité de Facebook ou de Twitter pour voir que de plus en plus de personnes parlent d’effondrement… principalement des Européens. Les prophètes millénaristes ont de plus en plus de poids médiatique. 

La collapsologie est une sous-branche de la futurologie qui a pour vocation d’étudier les mécanismes d’effondrement d’une civilisation. Les prédictions des collapsologues sont en général beaucoup plus pessimistes que celles des futurologues traditionnels. Mais ce n’est pas parce que les collapsologues néo-malthusiens sont pessimistes qu’ils ont raison, et ce n’est pas parce que les futurologues cornucopiens sont plus optimistes qu’ils ont raison non plus. La collapsologie est une étude transdisciplinaire du futur, tout comme la futurologie, reliant démographie, biologie, climatologie, économie, sciences morales et politiques. Sauf que le facteur technologique est très peu étudié par les collapsologues.

Ces prophètes de l’effondrement commencent à devenir nombreux et explosent l’audimat des chaînes de télévisées, mais aussi les compteurs de vues sur Youtube. Pour certaines vidéos on parle en millions de vues. En 2015, Pablo Servigne, un des initiateurs du mouvement, invente le mot « collapsologie » avec Raphaël Stevens, en utilisant le mot latin collaps « qui s’effondre en un seul bloc » et le mot grec logos « la parole ». Leur livre comment tout peut s’effondrer explose littéralement les ventes et devient vite populaire. Cependant, ce mouvement a surtout pris de l’ampleur en Europe. Aux USA un mouvement similaire existe, mais il n’a pas du tout le même poids médiatique ni sociologique. On peut dire que chez le pays de l’oncle Sam, c’est une idéologie presque invisible et en Chine la collapsologie est totalement inexistante.   

Le mot collapsologie est un néologisme, mais son fonctionnement idéologique n’est pas nouveau. C’est en fait un plat réchauffé et encore réchauffé depuis des siècles. Au XVIIIe siècle, le révérend Thomas Robert Malthus avait certifié que la population mondiale serait toujours trop nombreuse par rapport à la quantité de nourriture disponible. La population doublait à un rythme exponentiel, tandis que la production agricole n’augmentait que de façon linéaire. Malthus concluait  en 1779 que l’humanité souffrirait toujours de la famine : 

Le pouvoir multiplicateur de la population est tellement supérieur au pouvoir qu’a la terre de produire la subsistance de l’homme qu’une mort prématurée doit, sous une forme ou sous une autre, être le lot de la race humaine. Les vices de l’humanité sont des ministres actifs et efficaces de la dépopulation. Ils sont les avant-coureurs de la grande armée destructrice et achèvent souvent eux-mêmes le funeste ouvrage. Mais, s’ils ne gagnent pas cette guerre d’extermination, les années malsaines, les épidémies et les pestes avancent en rangs redoutables et emportent leurs victimes par milliers et par dizaines de milliers. Si la victoire n’est pas encore totale, la famine monstrueuse, irrésistible, survient en arrière-garde et, de son seul souffle puissant, ramène la population au niveau des subsistances dans le monde. (p6)

Malthus

Les prédictions de Malthus, le premier malthusien, se portaient bien sur la situation dans laquelle se trouvait l’humanité. Néanmoins, il sous-estimait la capacité de l’humanité à innover, à résoudre les problèmes et à changer de comportement. Quand les cultivateurs ont acquis le droit à la propriété individuelle, ils ont été incités à produire davantage. Quand les frontières se sont ouvertes au commerce international, les régions ont commencé à se spécialiser dans le type de production adapté à leur sol, à leur climat et à leurs compétences. La technologie agricole s’améliorait également en parallèle de toutes ces nouvelles mesures. Même si la population grandissait rapidement, l’offre alimentaire augmentait encore plus vite.

Malgré le déclin des famines, en 1918, dans un livre consacré à la situation alimentaire, la United States Food Administration publia une « carte de la faim en Europe », faisant apparaître les menaces pour la sécurité alimentaire sur le vieux continent à la fin de la Première Guerre mondiale. Quelques pays, comme la Grande-Bretagne, la France, l’Espagne et les nations nordiques, avaient « un approvisionnement suffisant pour le moment » mais allaient connaître à l’avenir de graves carences. L’Italie souffrait d’une « sérieuse pénurie alimentaire », et des pays comme la Finlande, la Pologne et la Tchécoslovaquie se trouvaient dans des « conditions de famine ». 

C’était l’opposé du raisonnement de Malthus : la production alimentaire avait explosé, mais la croissance démographique avait ralenti. Malthus n’avait pas vu que plus le niveau de confort et d’éducation était élevé, plus la population avait tendance à faire moins d’enfants. De 1950 jusqu’au milieu des années 1980, la population était passée de 2,5 à 5 milliards et les nouveaux malthusiens prévoyaient une famine massive. En 1968, Paul Ehrlich, membre du Club de Rome, avait écrit dans La Bombe P (comme Population) : « La bataille menée pour nourrir la totalité de l’humanité a eu lieu, nous en sommes au dénouement. Des centaines de millions d’êtres humains vont mourir de faim dans les années 1970-1980. Dans Famine 1975 !, William et Paul Paddock prédisaient « dans quinze ans les famines seront catastrophiques ». 

Les néo-malthusiens avaient annoncé la défaite inéluctable de la civilisation humaine à nourrir toute la population. C’est en fait l’exact opposé qui s’est produit. Norman Borlaug, agronome de l’Iowa, obsédé par le problème de la faim dans le monde, a été l’homme derrière la grande révolution verte dans les années 60. Ces semences ont en 1970 sauvé un milliard de Pakistanais et d’Indiens de la famine. Selon les propres calculs de Norman Borlaug, elles ont permis de pratiquement doubler la production de blé de l’Inde et du Pakistan de 1965 à 1970.

On peut également ajouter qu’à la fin du XIXe siècle, The Times prévoyait que Londres serait bientôt recouverte de 100 mètres de crottin de cheval à cause de l’augmentation des calèches dans la ville… Mais grâce à l’évolution technologique, le domaine du transport a pu changer, nous sommes passés du paradigme de la calèche, au paradigme de l’automobile. En conséquence, les prédictions apocalyptiques des journalistes londoniens ne se sont jamais réalisées. 

Autre exemple concernant la pollution de l’air : en 1952, le grand smog (mélange des mots smoke, « fumée » et fog, « brouillard ») de Londres avait provoqué 12 000 morts en l’espace de seulement 4 jours. À cause du froid, les Londoniens avaient brûlé plus de charbon que d’habitude, et combiné aux polluants provenant des usines et des véhicules, la fumée formait une couche épaisse sur la ville. Le smog pénétrait à l’intérieur des habits et noircissait les sous-vêtements des habitants. Le smog contient des particules de suie et du dioxyde de soufre, qui est très toxique. 

Ce fut le cas de smog le plus meurtrier, mais Londres en a souvent été affecté à différents degrés, tout comme beaucoup de grandes villes dans les actuels pays en développement. À partir de la première révolution industrielle, on se mit à parler de « purée de pois » parce que les particules goudronneuses donnaient à l’air une couleur jaune et sale. C’était un phénomène si courant qu’il formait le paysage naturel d’une partie de la littérature de l’époque. Pourtant aujourd’hui, ce phénomène n’existe presque plus, car des mesures politiques pour la protection de l’environnement ont été mises en place.

En 1972, le très influent Club de Rome lançait cette mise en garde : « Tous les polluants qui ont pu faire l’objet de mesures voient leur importance croître exponentiellement avec le temps. » Bientôt, pourtant, la pollution cessa d’augmenter, mais commença même à diminuer et de façon spectaculaire. Selon l’Agence de protection environnementale des États-Unis, les émissions totales des six principaux polluants de l’air ont été réduites de plus des deux tiers entre 1980 et 2014. Les composés organiques volatils ont été réduits de 53 %, le dioxyde d’azote de 55 %, la matière particulaire de 58 %, le monoxyde de carbone de 69 %, le dioxyde de soufre de 81 % et le plomb de 99 %. Donc des solutions existent ! Et le monde serait aujourd’hui dans un bien pire état, si personne n’avait rien fait ! L’air que l’on respire actuellement dans les villes est meilleur qu’il y a 30 ans !

Enfin, dans les années 1980, les prêcheurs d’apocalypse prétendaient qu’on allait tous avoir le cancer de la peau  dans 20 ans à cause du trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique. Mais en vertu d’un accord international signé à Montréal, la plupart des pays ont diminué les substances néfastes pour la couche d’ozone. Cela a tellement bien marché que le trou est en train de se reboucher aujourd’hui. Résultat pas plus de cancer de la peau, comme ils disaient. 

Les effondristes d’aujourd’hui sont donc simplement des néo-malthusiens, qui ont changé de nom. Rien de nouveau !

Pablo Servigne a même avoué à L’Express de juillet 2019 que, bien entendu « personne n’est sûr que ça va arriver ou que cela ne va pas arriver », que son raisonnement est en partie intuitif, mais qu’il préfère « faire le pari », de l’effondrement, parce qu’on a sans doute à gagner quelque chose, au fond, de « l’anéantissement d’un monde que l’on déteste ! ». Le pape de la collapsologie a donc avoué lui même que l’effondrement est plus une intuition et une croyance qu’autre chose.

L’effondrement est possible,
mais ce n’est ni une fatalité ni une loi

Certes la richesse et le développement qui ont sauvé l’humanité de la pauvreté et de la mort prématurée ont endommagé notre environnement. La hausse de la production et des transports a réduit la pauvreté, mais a aussi entraîné des émissions de gaz néfastes pour l’atmosphère, les rivières, les lacs… et pour nos poumons. Les progrès en matière d’agriculture avec l’usage d’engrais artificiel ont réduit la faim, mais ont entraîné un appauvrissement de l’eau en oxygène et ont transformé de nombreux lacs en zones mortes. L’utilisation des combustibles fossiles, qui a permis l’essor industriel de l’humanité, a également contribué au réchauffement climatique. 

Quelques années après la Seconde Guerre mondiale, avec le retour de la paix, les esprits ont commencé progressivement à se tourner vers l’environnement. Un mouvement écologiste démarra en Occident, mené par des intellectuels et des militants. Et, face aux tendances à l’œuvre dans le monde, beaucoup imaginaient pour l’avenir une planète ulta-surpeuplée, où l’humanité aurait épuisé toutes les ressources naturelles, du pétrole aux métaux, en passant par les minéraux.

Les gens imaginaient un monde post-apocalyptique dénué de forêts, arrosé constamment de pluies acides et pollués, où il faudrait porter des masques pour se protéger des gaz et de l’air, que la plupart des espèces auraient disparu et que le cancer ferait des ravages à cause de tous les produits chimiques déversés dans la nature. Richesse et technologie n’étaient pas compatibles avec une planète en bonne santé à cette époque. 

Actuellement, il existe encore des problèmes écologiques, mais si vous examinez correctement notre monde, il ne ressemble absolument pas aux scénarios catastrophes envisagés dans les années 1970. Certaines idées étaient totalement fausses et dénuées de fondement scientifique, ce qui fait étrangement penser aux effondristes d’aujourd’hui. Mais le monde dans lequel nous vivons est aussi le résultat d’un effort concerté pour éviter ces scénarios. Évidemment, nous ne sommes pas non plus à l’abri d’une crise financière, comme celle de 2008, mais cela ne veut pas dire que nous allons nous diriger automatiquement vers un effondrement.

En ce sens, la collapsologie est intéressante, car elle permet d’étudier les scénarios d’effondrement, ce qui devrait en théorie permettre de mieux les éviter. Sauf que ce mouvement a globalement choisi de se morfondre dans les scénarios pessimistes. Ils ont accepté sans protestation ni révolte quelque chose qui leur paraît pénible, fâcheux et inéluctable. Pour les plus extrémistes d’entre eux, c’est une fatalité. L’une des rares solutions qu’ils proposent est de retourner à la décroissance, et même dans ce cas ils expliquent que cela ne fera que retarder l’échéance de l’effondrement.    

En ce sens, la collapsologie est intéressante, car elle permet d’étudier les scénarios d’effondrement, ce qui devrait en théorie permettre de mieux les éviter. Sauf que ce mouvement a globalement choisi de se morfondre dans les scénarios pessimistes. Ils ont accepté sans protestation ni révolte quelque chose qui leur paraît pénible, fâcheux et inéluctable. Pour les plus extrémistes d’entre eux, c’est une fatalité. L’une des rares solutions qu’ils proposent est de retourner à la décroissance, et même dans ce cas ils expliquent que cela ne fera que retarder l’échéance de l’effondrement.    

Malheureusement pour eux, si nous avions écouté les pessimistes, nous serions encore aujourd’hui dans des cavernes. L’optimisme est visionnaire. Le pessimisme réactionnaire. Le pessimisme est anti-avenir. Le but n’est pas d’être dans l’optimisme béat non plus. De plus, c’est un biais de penser que c’est toujours le scénario le plus pessimiste qui est le plus réaliste quand on parle du futur. En réalité, l’histoire nous a montré que notre monde s’est façonné dans des nuances d’utopie et de dystopie.

La loi de Murphy, qui a été développée par Edward A. Murphy Jr, un ingénieur aérospatial américain, est un adage défaitiste qui s’énonce de la manière suivante : « tout ce qui est susceptible d’aller mal, ira mal. » Et, selon une variante plus détaillée de la loi : « s’il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu’au moins l’une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un quelque part pour emprunter cette voie. »

On peut interpréter cette loi de deux manières : l’une, de façon humoristique, est de prendre cette loi à la lettre, et de l’ériger en principe pessimiste. C’est ce que font les collapso fatalistes des temps modernes. Vue sous cet angle, la loi de Murphy est le constat fataliste, que « le pire est toujours certain ». Si on extrapole :  les effondristes croient que le pire est donc certain pour notre civilisation.

L’autre interprétation consiste à voir la loi de Murphy comme une règle qui aide à l’élaboration d’un produit ou d’un système : la loi de Murphy n’est pas considérée comme vraie, mais on élabore un système ou un produit comme si la loi était vraie. Par exemple, un équipement doit être à l’épreuve non seulement des accidents les plus improbables, mais aussi des manœuvres les plus stupides de la part d’un utilisateur. Cette loi justifie donc les principes de la conception de sûreté préconisant de planifier et d’éliminer d’emblée les possibilités de mauvaise utilisation, par exemple à l’aide de détrompeurs. On peut également appliquer cette loi lors de la conception d’une IA forte par exemple pour éviter les pires scénarios. 

Notre présent qui est le futur de l’époque, le fruit du travail des anciens, est bien meilleur qu’avant. Le monde que nous avons aujourd’hui est le résultat d’une vision optimiste du futur et d’un effort concerté par nos ancêtres pour arriver à ce résultat. C’est pour cette raison qu’il est important de garder cette vision, tout en restant réaliste sur les obstacles que nous allons trouver sur notre chemin. Une grande partie de la réussite, dans la vie de manière générale, vient de l’optimisme, de la persistance et du refus d’abandonner. Lorsque les plans A, B ou C échouent, pas de soucis, on passe aux plans D, E, F, G, H, Y ou Z. Et si bien sûr les choses tournent mal : s’y attendre, en tirer des leçons et, par-dessus tout, les réparer. 

Il y a donc urgence politique à créer des récits donnant une image positive du futur. C’est le sens de la démarche « Bright Mirror » lancée par Bluenove et The Future Society (organisation à but non lucratif dont l’objectif est d’influer sur la construction d’un futur qui préserve l’humanité en exploitant les avantages des technologies de rupture). L’objectif de ces initiatives est d’imaginer collectivement les contours d’un futur positif. Nicolas Miailhe, cofondateur et président de The Future Society, pense d’ailleurs que la puissance de l’imaginaire positif sur le futur à long terme et les nouvelles générations en seront les acteurs principaux.

Plus nous penserons que nous en sortirons mal et plus nous serons nombreux à le penser, plus nous allons effectivement générer cette réalité. Alors que si nous restons optimistes en prenant conscience des problématiques auxquelles nous allons faire face, nous augmentons nos chances de créer un avenir radieux. Arrêtons de nous faire peur et agissons au lieu de faire des prédictions à la Nostradamus, qui ne changeront rien en soit pour l’écologie. La meilleure façon de prédire le futur est de le créer soi-même ! Ne laissons pas les collapsologues créer le monde qu’ils veulent (implicitement) !

Une civilisation évoluée technologiquement
a plus de chances de s’en sortir en cas d’effondrement

Les anciennes civilisations qui se sont effondrées n’avaient pas le même niveau technologique et le même niveau d’éducation que nous. D’après certaines observations, plus une société est développée technologiquement et éduquée, et plus elle semble capable de s’en sortir en cas de problème.

Les pires dégâts se produisent toujours dans les pays pauvres, en partie à cause de leur pauvreté. Nous mesurons souvent l’ampleur d’un désastre à son coût financier, mais les pays riches peuvent supporter des pertes financières plus lourdes parce qu’elles disposent d’atouts plus grands ; cela ne nous apprend rien sur l’étendue réelle des dégâts. Selon les données de l’ONU, 95 % de toutes les morts causées par des catastrophes naturelles entre 1970 et 2008 ont eu lieu dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Plus de richesse signifie des bâtiments plus sûrs, des codes de construction, des soins de santé, des systèmes d’alerte efficaces et un meilleur travail de prévention.

Comme l’écrit Ronald Bailey, « le mauvais temps entraîne d’autant plus la mort et la destruction lorsqu’il rencontre la pauvreté ». <ref Selon une perception populaire, les civilisations dépendantes de la technologie sont moins aptes à gérer une catastrophe, parce qu’elles reposent sur des systèmes complexes qui risquent de tomber en panne. Cette idée joue sur la peur de l’effondrement que ressentent souvent les riches Occidentaux, dépendants de technologies qu’ils ne comprennent pas. Cette peur semble pourtant erronée.

Quand la Yougoslavie, relativement développée, a implosé lors des guerres du début des années 1990, ses habitants ont pu trouver des solutions innovantes pour préserver au moins un minimum d’hygiène, d’eau potable et d’énergie pour se chauffer et cuisiner. Alors qu’au contraire lorsque la guerre civile a éclaté en Sierra Leone, pays déjà sous-développé, aucun filet de sécurité ne put être improvisé et la population tomba dans une misère digne de l’époque préhistorique.

Comme le résume bien un manuel sur la santé mondiale : « À l’encontre des perceptions courantes, les sociétés technologiques très développées semblent avoir de meilleures ressources pour préserver la santé en temps de guerre que les sociétés pauvres qui utilisent moins de technologies modernes. » Si c’est le cas, les catastrophes naturelles devraient devenir peu à peu moins destructrices, à mesure que le monde se développe technologiquement et c’est bien ce que suggèrent les données disponibles.

Même dans le pire des cas, si l’effondrement devait arriver, nos technologies ne vont pas toutes disparaitres en un claquement de doigts. Si le système électrique tombe en panne, nous pouvons toujours utiliser d’autres sources d’énergie de secours, comme les panneaux solaires ou les éoliennes pour alimenter nos appareils en cas de problème. Des technologies qui d’ailleurs, vont encore s’améliorer dans les prochaines décennies.Dans le cas d’un éventuel effondrement, nous pouvons mieux communiquer, anticiper et minimiser les dégâts que toutes les anciennes civilisations disparues. Donc non, l’apocalypse ne ressemblera pas aux blockbusters hollywoodiens.  

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2 comments
  1. 1. non, il y a des collapsologues qui prennent en compte l’innovation technologique. Moi notamment. Mais ce n’est pas la majorité j’en convient.
    2. si les collapsologues n’avertissaient pas des danger, il est possible qu’on fonce dedans sans se poser la question
    3. oui il y a un fatalisme chez les collapso MAIS. 1/ vous n’avez pas l’air au courant de la 6ème extinction massive, des QE des banques centrales, du réchauffement. Bon, je sais que vous êtes au courant, mais peut-être que vous négligez certains aspects (l’inertie notamment mais plus que ça, les boucles de retro-action positives) de ces phénomènes.
    4. la solution serait technologique ? ou bien l’effondrement est-il technologique, je veux dire, la technologie n’est elle pas elle même l’effondrement ? Si on raisonne en quantitatif, la technologie est la solution, si on raisonne en qualitatif la techno est l’effondrement
    5. l’Europe est pleine de collapsos mais c’est parce que l’Europe EST en train de s’effondrer, et personne ne sait si c’est un processus réversible. Alors oui, les USA et la Chine ne sont pas dans ces processus (et encore ça se discute surtout pour les USA), mais nous OUI, il ne s’agit pas de spéculer sur un futur hypothétique mais de décrire un présent et un passé proche.

    2/3 de ce que j’ai écrit n’est pas accessible à la pensée libérale. Je le sais. Généralement, c’est pris comme du trolling. Je le sais. Mais je le fais quand même.

  2. Pour répondre à yoananda, le gros problème c’est l’épuisement du pétrole dans quelques décennies + le déni d’une partie de la population concernant ses conséquences.

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