Comme je l’avais prédit, l’engouement irrationnel et hystérique des classes populaires et de l’opposition pour le protocole de Didier Raoult fut largement récupéré par les médias traditionnels, avant qu’ils ne se rétractent face aux évidences. Difficile de leur en vouloir, pourquoi bouderaient-ils une occasion de soutenir leurs maîtres et de ridiculiser leurs opposants à bas QI ? Toutefois personne ne peut se contenter de ce niveau d’analyse. Les relations déplorables entre médias et science méritent une analyse plus profonde.
L’éternel recommencement des polémiques “scientifiques”
C’est loin d’être la première fois qu’un sachant autoproclamé parvient à imposer une thèse. Ce conflit entre médias et science sous fond d’hystérie conspirationniste sort toutefois de l’ordinaire, et ce pour deux raisons.
Le phénomène Didier Raoult a profondément embarrassé le gouvernement Macron. Bien qu’opposant à la « vérité officielle », les platistes et autres buveurs de jus de légumes qui font repousser les bras n’ont jamais pesé dans de débat politique. Les escrologistes anti-nucléaire et anti-OGM sont devenus des clients politiques comme les autres, achetables avec des belles promesses et de petites concessions.
Profitant à la fois du stress intense de la population face à la pandémie et des atermoiements du régime, Didier Raoult a déboulé dans l’arène politique en renversant toutes les conventions. Le président Macron, craignant pour sa popularité, n’a eu d’autre choix que d’adouber le trouveur.
La seconde explication est la perte d’influence des médias subventionnés. Jusqu’à présent, ils étaient la seule porte d’entrée qu’une thèse, indépendamment de sa valeur scientifique, se devait de franchir pour peser dans le débat politique. Le succès de Raoult via sa chaine Youtube et Twitter a surpris et sidéré les médias traditionnels.
Face à une telle déconvenue il faut s’attendre à des représailles. En dépit de l’échec de la loi Avia il faut s’attendre à l’émergence rapide d’une nouvelle réglementation. celle-ci sera d’autant plus facile à mettre en œuvre que les GAFA se sont dotés d’outils de censure puissant. Ils vont activement collaborer avec les États avides de nouveaux leviers de contrôle. Google, Facebook et Twitter sont la nouvelle ORTF, le wokisme, le contrôle de la vie privée et les IA en plus.
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Le combat inégal entre science et médias
L’échec de la science dans la communication est incontestable. Les chercheurs n’ont aucune formation en communication, pire leur niveau de maitrise de l’épistémologie est souvent faible. L’accès aux médias leur est difficile, ce sont souvent les mêmes têtes qui reviennent, et qui doivent s’exprimer sur des sujets parfois trop éloignés de leurs compétences.
Les publications scientifiques, en anglais, ne répondent qu’avec une grande prudence aux questions soulevées par l’opinion. Le contraste est saisissant avec l’univers des médias, où règne les discours grandiloquents et assertifs. De nombreux scientifiques s’abstiennent même de communiquer de manière ouverte. Ils se sentent incompétents face aux médias, et subissent aussi la pression de la hiérarchie.
La population n’a pas de culture scientifique. Les chercheurs sont trop timides et réticents à défier des confrères. Inversement les agitateurs n’hésitent pas à partager leurs opinions stupides avec aplomb et mise en scène. Les médias invitent régulièrement des ONG anti-sciences comme Générations Futures pour « débattre ». Ils peuvent dérouler leurs slogans et imposer leurs “vérités”, sans contradicteurs compétents.
Les célébrités ignares participent elles aussi à cette farandole de conneries. Elles se positionnent sur des sujets environnementaux ou sanitaires pour déblatérer des débilités à haut débit. L’actrice Gwyneth Paltrow vend des œufs en cristal magique à insérer dans le vagin. J’ai largement traité le cas d’Aurélien Barrau, postmoderne convaincu, qui ne cesse d’enchaîner des âneries consternantes dès qu’il parle d’écologie. Juliette Binoche, entre deux happening pro immigration de masse, s’est récemment lancée dans la croisade antivaccin sur Twitter. Elle a relayé la thèse farfelue d’un complot impliquant la 5G, Bill Gates et des puces nanométriques.
La science, un sujet comme les autres pour les médias
Les médias traitent la science de la pire manière possible ; pour eux, une étude scientifique n’est qu’un fait divers nécessitant une mise en scène la plus dramatique possible. L’horizon de temps des médias et de la science n’est absolument pas le même. La science construit lentement un consensus, explorant de manières chaotiques des hypothèses tantôt contradictoires, tantôt complémentaires. Les médias recherchent le scoop, des faits bruts et incontestables, et appliquent dessus l’interprétation biaisée conforme à leur allégeance politique.
Les médias n’ont que très rarement des services scientifiques capables de suivre régulièrement l’actualité de la recherche. Ils ne peuvent évaluer une étude au regard de l’ensemble du corpus scientifique. Si une étude passe à la télévision ou les gros titres de la presse, elle sera probablement invalidée ou fortement amendée. Dans 48% des articles les journalistes exagèrent les conclusions écrites par les auteurs.
Fautes non avouées jamais évoquées
Les médias n’ont aucun recul critique sur leurs erreurs, surtout quand cela concerne la science. Le Nouvel Obs a exploité à outrance les « travaux » de Séralini sur les OGM. Ils n’ont jamais relayé une seule des 6000 études qui les contredisent. Les journalistes, chroniqueurs et autres éditorialistes relaient aveuglément depuis des décennies les thèses pseudoscientifiques les plus consternantes. Les pesticides tueurs d’abeilles, les cancers à cause du nuage de Tchernobyl, les OGM cancérigènes, la viande rouge toxique qui réchauffe la planète).
L’affaire Raoult les auraient-ils convertis en défenseurs acharnés de la critique par les pairs et du consensus scientifique? En réalité ils enragent d’avoir était mis hors-jeux par la diffusion en circuits courts des thèses de Raoult.
Le rapport de force médiatique est structurellement défavorable à la science. Des discours calmes, posés et acceptant le doute seront toujours impuissants face aux séduisants scénarios conspirationnistes. Les élus se font piéger comme Macron face à Raoult ou Merkel face aux anti-nucléaires. Ils font des concessions qui entrainent par effet de cliquet une marginalisation des vérités scientifiques.
Science et conflits d’intérêts
L’autre grand handicap de la science est l’obsession de l’opinion pour les conflits d’intérêts économiques. Cette posture est d’abord hypocrite. En effet les médias et les ONG ne dénoncent jamais les conflits d’intérêts des biens pensants. Des journalistes de France Télévision sont allés jusqu’à présenter le lobbyiste de l’industrie du bio François Veillerette comme un simple “agriculteur“. L’opinion est très sensible aux intérêts économiques. Elle est incroyablement naïve face aux engagements idéologiques et au problème d’égo qui sont devenus les principaux biais des chercheurs.
Cette obsession pour les complots de l’industrie s’enracine dans les années 60. La fiction se chargeant de réactiver régulièrement cette mythologie typiquement postmoderne. A cette époque la recherche était une activité difficile d’accès. Un simple journaliste ne pouvait pas récupérer des dizaines de publications en quelques clics. Il était facile d’exhiber un “chercheur” défendant des intérêts commerciaux, même si ce dernier était contredit par le consensus.
Le tabac est un cas bien documenté. Le consensus sur sa dangerosité était établi dès les années 50. Toutefois il faudra 15 ans de plus pour convaincre les médecins. Et dix de plus pour que la première loi antitabac soit promulguée en France. A cette époque les médias ne faisaient déjà pas l’effort d’aller chercher la vérité dans la science.
La science et la réglementation ont rattrapé l’industrie, sauf dans les médias
Depuis les années 1980 le rapport de force entre recherche et industrie s’est progressivement renversé. La circulation des publications s’est considérablement accélérée. La rigueur de la méthode scientifique s’est renforcée, notamment grâce à la généralisation des essais randomisés doubles aveugles. L’informatique a permis de traiter de grandes quantité de données rapidement, avec des risques d’erreurs très faibles.
La réglementation réactive des années 60-70 a laissé place à des procédures d’autorisation exigeant des niveaux de preuves très élevés. Les industriels sont depuis des décennies contraints de financer les études démontrant la sureté de leurs produits. Les laboratoires qui réalisent ces tests sont soumis à des certifications et des inspections qui assurent l’homogénéité et la véracité des données. A ce jour aucun dossier d’autorisation de mise sur le marché n’a été falsifié par le demandeur.
Évoquer des conspirations pour cacher des effets néfastes de molécules connues est ridicule. Cependant c’est l’activité fétiches les médias qui n’ont aucun respect pour la science. Ils se content de mettre en scène les résultats conforment à leur biais idéologique.
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Les erreurs des institutions scientifiques
Si les institutions scientifiques sont si faibles face aux médias, c’est d’abord de leur faute. Les menteurs (Séralini, Péronne, Raoult, Joyeux, Wakefield) ne sont pas ou que très tardivement et très légèrement sanctionnés. Aucune leçon institutionnelle, éducative et médiatique n’a été tirée de l’affaire Séralini. Le mathématicien Cédric Villani s’était exprimé avec des mots très justes à l’Assemblée Nationale sur cette affaire. Devenu député de la majorité, il n’a strictement rien entreprit pour réparer ce lien entre élus, scientifiques et citoyens. Il a préféré perdre son temps et son capital politique dans une ridicule candidature dissidente pour la mairie de Paris.
Les autorités sont trop souvent ambiguës. L’homéopathie fut remboursée pendant des décennies. Les livres scolaires parlent de l’agriculture de manière absolument consternante au mépris du consensus scientifique. Le double discours est intenable. Remplacer la complexité du réel par des schémas simplistes est le terreau du conspirationnisme. Invoquer le consensus scientifique ne doit plus être une option pour faire passer une réglementation. Continuer sur cette voie revient à ouvrir la porte à une contestation incontrôlable de la réglementation.
L’état obèse encore et toujours en échec
Le principe de précaution, pure construction intello-bureaucratique typiquement française, est un échec cuisant. Il fut incapable de nous protéger du Sars-CoV-2. En revanche il handicape avec brio notre industrie et notre agriculture. Des technologies dont les risques sont parfaitement maitrisés sont interdites. Et les frontières sont grandes ouvertes aux importations qui ne subissent pas ces contraintes irrationnelles.
Le gouvernement Macron a enchainé les erreurs dans la crise du Covid19. Ils ont affirmé que les masques ne servaient à rien, essayant piteusement d’occulter le fait que le système bureaucratique français était incapable d’en fournir. Macron fut même contraint d’adouber Raoult et d’intégrer l’hydroxychloroquine dans l’essai Discovery malgré le scepticisme des chercheurs. L’arrivé du vaccin fut l’occasion pour l’État français d’étaler son incompétence profonde, humiliant encore une fois ce pays en déclin.
Les solutions de l’État français après cette pantalonnade risquent fort de ressembler à son unique recette depuis 1973. Attendez vous à plus de fonctionnaires, plus de normes, plus de contrôles et plus d’impôts. Tout ces dispositifs seront aisément contournés par les tricheurs mais entraveront efficacement les chercheurs sérieux. Les programmes GMO90+ et GRACE ont invalidé les travaux de Séralini 6 ans plus (trop) tard. Dépense inutile, le consensus était déjà très robuste. De toute façon les résultats ne furent quasiment pas repris dans les médias.
Des solutions d’urgences
Une société stable repose sur des principes viables dans son contexte techno-économique. Face au techno-monde nous ne pourrons faire l’économie d’une réforme profonde de l’éducation et de l’eugénisme libéral. Cependant, ces mesures mettrons des décennies à faire effet. En attendant, il est possible d’instaurer des mesures d’urgences pour éviter de perdre pied à court-terme.
Le principe de responsabilité
Le débit toujours plus élevé des fausses informations est un vrai défis. Les milles feuilles argumentatifs enflent, et le débunking, même s’il parvenait à suivre ce rythme effréné, n’est pas efficace. Pour reprendre pied il faut limiter la création et la diffusion de la connerie. La censure étant par principe inacceptable et en pratique contreproductive, il faut mobiliser une solution plus élégante et plus libérale: la responsabilité.
Si vous contestez l’utilité des vaccins ou que vous faites la promotion de traitement dangereux, vous allez devoir assumer. Dès qu’il y a des victimes ou de simple déçus, il faudra vous expliquer devant un tribunal. Vous mentez sur la dangerosité d’une technologie : les entreprises qui ont perdu de l’argent devraient pouvoir vous trainer en justice. La loi devrait être la même pour tous, que vous soyez chercheurs, journalistes ou un simple ignare qui ouvre sa gueule sur les réseaux sociaux.
Un artisan ou un mécanicien qui fait mal son travail passe à la caisse et parfois même au tribunal. Si vous dénigrez les produits ou services d’une entreprise, vous risquez de lourdes condamnations. Tout le monde trouve ça normal. Pourquoi un journaliste, un influenceur ou un chercheur diplômé par Facebook qui ment ou raconte n’importe quoi serait exempte de responsabilité ?
Adopter une approche bayésienne du consensus
Les spécialistes qui ont accumulé une grande quantité de connaissances évaluent aisément la robustesse des théories. C’est en revanche beaucoup plus difficile pour les amateurs, réduits à une exploration hasardeuse d’une bibliographie parfois peu éclairante. Un « peut être » peut aussi bien rendre compte d’un risque de non validité de la théorie testé inférieur à 5%. Mais il peut aussi signifier que les données ne penchent ni d’un côté ni de l’autre. Dans 34% des articles scientifiques les auteurs utilisent un langage trop affirmatif.
Une solution serait d’utiliser une sorte de “curseur de Turing“. Au lieu d’utiliser des formulations trop souvent vagues et trop faciles à biaiser, les scientifiques devraient estimer, sur une échelle chiffrée et via une méthode faisant consensus, la crédence d’une théorie en fonction de l’état de l’art scientifique. Un curseur de Turing se présenterait sous la forme d’une échelle logarithmique de -10 (théorie totalement rejetée) à +10 (théorie totalement validée). Seul un consensus construit sur des travaux incontestables permettrait de déplacer le curseur vers les bornes extrêmes.
Ne plus diffuser d’information scientifique sans indicateur explicite de crédence
Les auteurs devraient rappeler la position du curseur de Turing avant leur étude et estimer l’effet de leurs résultats sur ladite position. Quand cela est nécessaire deux curseurs doivent renseigner le lecteur de la quantification de l’effet observé et la crédence de l’existence de l’effet. En l’absence d’étude préalable, rien n’interdit de poser une position empirique, estimée en fonction de la crédence a priori de la théorie.
Le curseur aurait un effet positif systémique sur la recherche. De part son mode de calcul, privilégiant les études les plus solides, il découragerait les travaux polémiques à la méthodologie faible. Qui financerait une équipe de chercheurs pour des résultats qui n’auraient aucun effet notable sur le consensus ? En collectant les indices de Turing, des IA pourraient, à terme, réaliser des méta analyses automatiques, donnant un tableau de bord en temps réel de l’évolution de la crédence d’une théorie.
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Les médias n’ont rien à faire dans les territoires inexplorés par la science
La science est une entreprise de conquête de la réalité, et comme à la guerre les médias n’ont pas forcément leur place au plus près du front. La robustesse des connaissances scientifiques est très variable selon que l’on se trouve au niveau des bases d’une discipline ou vers sa zone de progression dans l’inconnu. Quand des scientifiques franchissent les frontières du savoir, les données lacunaires et les erreurs engendrent d’âpres compétitions stimulantes parfois conflictuelles.
Si l’usage du curseur de Turing permettrait de mieux formaliser la crédence des théories, il n’en reste pas moins que la médiatisation de travaux scientifiques provenant des zones les plus instables et les plus nouvelles de la conquête du savoir est extrêmement délicate.
En cas d’enjeu économique, sanitaire et environnemental important, le moindre signal de danger, aussi faible soit-il, peut déclencher une hystérie collective. Une fois la psychose installée, des milliers de publications rassurantes n’y changeront rien, l’opinion restera désinformée pendant des décennies.
En finir avec l’hystérisation des débats scientifiques
Ces phénomènes d’hystérisation ne rendent service à personne. Interdire une molécule à la première polémique sur sa toxicité peut paraitre sage. Mais si c’est pour la remplacer précipitamment par d’autres au moins aussi dangereuses, la solution devient un problème.
Le complot des écologistes et du lobby de l’agriculture bio contre le glyphosate est un cas d’école. L’agriculture de conservation, qui a besoin du glyphosate, a mobilisé ses réseaux et surtout des années de réflexion autour de ce produit pour obtenir un droit de l’utiliser après 2021. En revanche, la SNCF, qui n’avait rien préparé, va devoir l’abandonner… Au profit d’un mélange d’acide pélargonique et de flazasulfuron qui augmentera l’impact environnemental du désherbage des voies de chemin de fer, tout en doublant son coût.
Les médias conventionnels, qui s’adressent à des non-spécialistes, ne devraient pas relayer les informations scientifiques trop vertes et trop fragiles. Je n’ai pas de solution clef en main pour assurer la transmission entre les médias et la communauté scientifique, à vous, chercheurs, de faire des propositions et d’organiser des circuits de communication modernes, efficaces et fiables.
Scientifiques et rationalistes, reprenez votre autorité
Vous, chercheurs, ingénieurs et amateurs éclairés, devez apprendre à communiquer auprès du grand public. Soyez droit, agressif (dans le bon sens du terme), assertif et mettez de l’ordre dans vos rangs. Si vous ne le faites pas, qui mettra les Raoult, Péronne et autre Séralini hors d’état de nuire ?
Comme vous vous astreignez à faire de l’enseignement, vous devez vous astreindre à intervenir dans les médias et à faire de la vulgarisation. Vous devez investir les canaux modernes de communication. Avantage de taille par rapport aux médias traditionnels : vous pouvez vous y inviter sans attendre une invitation.
Article qui laisse un goût de cendre. Pas que je suis un “fan” ou un “adversaire” du docteur Raoult: Je n’ai aucune opinion ni aucune compétence pour porter un jugement argumenté et motivé sur l’hydroxychloroquine. (même pas sûr de l’écrire correctement). La critique des médias est juste, mais logiquement on en vient immédiatement à la panique et l’effroi causé par eux au sujet de la COVID, et qui n’avait pas lieu d’être, plutôt que sur Raoult……..
Beaucoup de gens perçoivent la COVID comme une fable moralisatrice: une épreuve de la qualité morale d’un peuple. Ils jugent de la supériorité ou l’infériorité morale de groupes ou d’individus sur leur succès à réduire les cas COVID par le confinement et les contraintes sanitaires… .Par conséquent, ces individus (qui sont des politiciens, des journalistes ou des “experts” de santé publique) sont très hostiles aux potentiels traitements contre le COVID, car dans leur point de vue, c’est “tricher”, gagner de manière amorale sans besoin de discipline. Exactement à l’image des fanatiques religieux qui veulent priver la jeunesse d’éducation sexuelle, car pour eux, les préservatifs et les contraceptifs permettent aux gens d’avoir des relations sexuelles libre (donc immorales à leur vue) sans les risques associés.
Or, pour revenir, ces gens-là misaient tout sur les vaccins. Et maintenant qu’ils sont prêts depuis quelques mois, ils sont devenus visiblement contrariés, sceptiques voire franchement incrédules par rapport à la supériorité des vaccins sur le confinement…..
Article intéressant.
J’aime vos propositions de principe de responsabilité et de curseur de Turing. On devrait carrément généraliser ce curseur dans le langage courant je trouve.
Mais, il y a quelques faiblesses, en tout cas de mon point de vue.
D’abord, la défiance dans la science ne sorte pas de nulle part. Les cancers, les troubles cardio-vasculaires et d’autres maladies de “civilisation” se multiplient. Vous pouvez toujours dire que “non non c’est pas la faute au glyphosate” “c’est pas la faute à ceci, et cela”, il n’en reste pas moins qu’il y a bien un problème, et donc, bayiesiennement le collectif rejette les cibles les plus probables.
Si vous voulez vraiment sauver le soldat glyphosate, il faut trouver un autre coupable.
2ème faiblesse … la méthode scientifique est certes l’une des plus belles inventions de l’humanité, mais il y a de GROS problèmes actuellement avec cette dernière. La crise de la reproductibilité, qui touche particulièrement le bio-médical (et les sciences humaines, psycho, socio en particulière mais ici c’est hors sujet) fait que le péquin moyen, les protocoles et les normes, il s’en fou un peu, il sait que le système n’est pas suffisamment imperméable aux intérêts financiers.
Dans la même veine, sur les “normes” imposées aux industriels il y a plein de passe droites. Par exemple, quand ils écrivent “sans sucre ajouté” ça n’empêche pas qu’il y ai des sirops de maïs ou je ne sais quelle autre “saloperie” qui remplace, mais qui n’est pas considérée comme du “sucre” … (ben oui c’est vrai, mais c’est pire). Et ils savent très jouer avec ces normes. Ici j’accuses autant l’état que les industriels.
Autre point : je penses perso qu’on ne peut plus rien vu le dysgénisme politique institutionnel pour inverser la vapeur. On peut en revanche faire des efforts avec et pour ceux qui ont un peu plus de jugeote et se protéger de l’écume populo-médiatique.
Donc voila. Je penses qu’il vous faut répondre à ces objections si vous voulez que votre discours porte au dela des pré-convaincus.
J’espère que ma critique aura été constructive.