Quentin Tarantino, le sado-masochiste assumé

J’ai regardé il y a peu Les huit salopards de Quentin Tarantino. Il est aussi long que Django Unchained et semble être une suite, une variation sur le même thème. L’image n’est pas déplaisante, les décors sont beaux, mais tout de même, 2h45 pour un film de « black revenge », c’est beaucoup.

Tarantino aura travaillé presque toute sa filmographie en bonne intelligence avec l’ennemi du monde Blanc et de bon ton, sans prendre trop de risque. En effet, il peut surfer avec confiance, il fait partie de la pensée dominante commune.

Tarantino est l’archétype du « cuckold » : du cocu qui aime ça. Au milieu du film, ce qui semble être le principal héros, le seul Noir, (tous les autres étant des archétypes de sales bougres, douteux, et sans surprise, Blancs), explique au général sudiste (et raciste) comment il a tué son fils. Tarantino prend un malin plaisir à jouer de tous les poncifs de la « virilité noire », se plaît à faire résonner des phrases du style : « big black… », comme dans n’importe quelle vidéo pornographique amateur de « cuck », justement.

Tarantino est exactement ce genre de flocon de neige si bien identifié par l’alt-right américaine, qui prend un plaisir ambigu et pervers à être humilié, rabaissé, cocufié, sauf que ce n’est pas seulement sa femme qu’il livre à cette soumission, mais bien tout un peuple, un public de salles de cinéma.

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Le parti des minorités

Mais Tarantino n’est pas seulement masochiste : il prend un double plaisir à assimiler cette humiliation à la « revenge » du peuple noir, pratiquée absolument sans pitié, sans équité, sans discernement et de manière sadique. Sadisme que Tarantino a toujours apprécié mettre en scène (Reservoir Dogs et la scène du rasoir ;Pulp Fiction avecla scène de la sodomie et la torture). Sous le masque de la « crampe » de Pulp Fiction, ce BDSM soumis et malingre, il y a Quentin Tarantino. Désormais, ce vieux « mâle blanc » s’identifie au mouvement de l’histoire et semble considérer comme tout à fait normal la revanche démesurée des « minorités », ou encore celle des femmes dans son film Boulevard de la mort dans lequel ces dernières luttent contre un conducteur macho et viril. Des Noirs, des Indiens, des Mexicains, contre un monde Blanc déjà perdant (ici représenté par la défaite des états sudistes).

Mais ce n’est plus assez. Pour les antiblancs, ce n’est jamais assez.

Il faut encore ajouter à cela son écrasement, son humiliation finale. La maison de Minnie est tenue par une grosse femme noire et son mari blanc. Ils sont le summum de la gentillesse et de la bienveillance mais une horde de bandits blancs les assassinent. Lesquels bandits seront bien entendu massacrés sans pitié par le bon Noir dans de spectaculaires gerbes de sang.

Le dernier chapitre s’appelle « Black Man, White Hell ». Il consiste en une énième scène à huit-clos où le Noir arrive à tenir en joue toute la bande encore en vie (trois ou quatre hommes) uniquement grâce à l’aide d’un Blanc, sudiste et donc raciste, mais qui a eu le malheur d’avoir été empoisonné par la bande de truands, de sorte qu’il ne leur fait plus confiance.

Toute cette scène prend la forme d’une négociation où les bandits blancs tente de faire revenir à la raison raciale le Sudiste. Le faire revenir à la solidarité naturelle, plutôt que d’aider un Noir sournois.

Or ce Blanc, traître à sa communauté et responsable de la mort de tout le monde en faisant échouer le plan de libération de Daisy, est un beau contre-symbole que Tarantino a introduit délibérément. Son objectif étant de jouer sur la division entre Blancs.

Tout cela finit par la lecture de la lettre de Lincoln à destination de l’homme noir, bien entendu favorable au courant de l’histoire : dernier couplet vivre-ensembliste de Tarantino qui, par un heureux hasard, s’accouple très bien avec les passions sadiques, sanguinaires, voire génocidaires envers les Blancs des scènes qui précèdent. Pour retrouver la paix, il faut éliminer les Blancs. La double pulsion, sadique et revancharde d’un côté et masochiste de l’autre, accompagnent le mouvement.

Quand le mépris de soi rejoint la revanche des “minorités”

C’est en cela que les films de Tarantino présentent un intérêt historique : ils sont le reflet parfait de tout ce qui se joue actuellement. Haine de soi d’un côté, ressentiment et désir de revanche sadique, excusés d’avance pour toutes les
« réparations » historiques et sans aucun discernement de l’autre : définition d’un « enfer blanc » que tout autorise à abattre y compris de la plus abjecte des façons.

Au début, les premiers films de Tarantino étaient de simples esthétisations de la torture et du sadisme (Réservoir Dogs , Pulp Fiction), pour prendre ensuite une dimension morale et sociale (les minorités). Dans Jackie Brown, Tarantino commence à se mettre à la place des minorités en recréant l’ambiance d’un film de “Blaxploitation”.

Pour que, progressivement, dans “Inglorious Bastards”, des Juifs abattent des Nazis comme des rats ; Dans “Boulevard de la Mort”, des femmes pulvérisent l’archétype du mâle viril ; dans Django, les Noirs tuent des Blancs (racistes), des esclaves tuent des maîtres.

C’est finalement dans des films produits par les minorités que les problématiques raciales seront exposées avec plus de subtilités ( Get Out).

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