J’aimerais répondre aux questions que pose Acermendax. Beaucoup l’ont raillé ; à droite comme à gauche pour des raisons bien différentes.
Bon, écoutez, là quand même…
— La Tronche en Biais (@TroncheBiais) September 17, 2021
Y a-t-il 2 ou 3 démographes/historiens dans la salle qui voudraient venir nous expliquer ce que vaut cette idée et ce qu’on peut en faire ?
C’est un concept scientifique ? Ça repose sur des données ? C’est autre chose que tu racisme ? pic.twitter.com/qV0sfyU3Gz
Le Grand Remplacement serait juste un concept de droite et pas une idée “facho”?
— La Tronche en Biais (@TroncheBiais) April 29, 2019
Vraie question.
Premièrement, il est assez cocasse de parler de racisme alors qu’on peut penser le phénomène en termes de populations, telle que la génétique les appréhende et nous rappelle combien il existe une différence fondamentale entre ce qu’on appelait les races et les populations. Dire que penser le phénomène en faisant des catégories reposant sur les populations est raciste, cela revient à dire que les populations sont équivalentes à des races. Nous parlerons donc ici d’Européens, pour désigner la “famille” représentée en bleue ci dessous, que nous différencierons des Non-européens ou Extra-européens représentés par les autres couleurs.
Traité
Néoréactionnaire
Le premier livre de NIMH
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On pourrait en revanche parler de xénophobie puisqu’on définit effectivement des catégories différentes, un “Nous” et un “Eux”. Mais ni le racisme, ni la xénophobie ne sont le propre du fascisme. Les universitaires œuvrant dans les domaines des colonial studies nous assènent suffisamment combien tout le monde était raciste avant, même des libéraux comme Churchill. En réalité, la peur de se voir devenir minoritaires sur son propre sol est chose commune à tous les individus, de tout peuple.
L’autre facette de la xénophobie sera alors la xénophilie. Sous le nom de “créolisation”, chère à Mélenchon, elle célèbre cet apport de l’autre quand le xénophobe s’en méfie. D’autres sont conscients de l’existence de ces catégories mais pensent qu’elles ne sont pas opérantes pour définir une politique. Enfin les derniers refusent purement et simplement de définir ces catégories, rejetant ainsi jusqu’aux connaissances en génétique. Ils diront alors qu’il n’y a pas de Français de souche, pas même d’Européens.
Cependant il est faux de dire qu’il n’y a pas de Français de souche, ni d’Européens comme nous l’avons vu dans un article précédent se donnant pour but de définir le Grand Remplacement dans des termes scientifiques et quantifiables. Par cela, nous répondons à la première question d’Acermendax. Redonnons cette définition pour savoir de quoi on parle lorsque nous évoquons pour notre part ce Grand Remplacement.
Attaquons-nous à présent au cœur du sujet, les données. S’il est possible de le quantifier, ce n’est pas une tâche facile ni forcément souhaitable car il faudrait connaitre le patrimoine génétique de chaque individus composant la nation. On ne peut alors que se fier à des proxys comme le nombre d’immigrés extra-européens, le nombre de descendants d’immigrés extra-européens, leur taux de fécondité respectif etc.
Il n’est alors pas interdit de penser ce phénomène, peu importe le nom qu’on lui donne, Grand Remplacement, Créolisation, Bouleversement démographique ; et les démographes ne s’en privent pas. Ainsi des démographes comme Philipp Rees au UK font des projections estimant que la part de “Blancs” au Royaume Uni passerait de 87% en 2011 à 70% en 2061. Michèle Tribalat parlera, elle, de substitution démographique pour décrire le phénomène et de « natifs au carré » pour désigner ceux qui sont nés en France de deux parents nés en France et estime dans une projection démographique que ces derniers pourraient devenir minoritaires dans 40 ans. Il existe donc des travaux de démographes faisant état de ce remplacement, ou “bouleversement” si on préfère la copie à l’original. Mais comme Michèle Tribalat le rappelle, les projections sont peu fiables. Effectivement elles ne sauraient être prises pour argent comptant. Elles ont le défaut de difficilement prendre en compte la façon dont les personnes réagissent aux événements et modifie leur comportement. On l’a vu dans le cas du coronavirus, où les prédictions des épidémiologistes se sont souvent révélées surestimées. On peut légitimement penser que l’annonce de ces projections et le quotidien des effets du coronavirus ont eu un impact sur la façon dont les individus se comportent, participant ainsi à déjouer les projections les plus pessimistes.
Je ne veux pas comparer ici l’immigration au coronavirus. La dignité humaine m’est chère et je ne saurais comparer des êtres humains à une infection virale. Ceci étant clairement dit, on peut aussi penser qu’il en irait de même pour le Grand Remplacement quant au changement de comportement des gens. Annoncer les projections favoriserait un changement dans la population et déjouerait ces mêmes projections. Cependant les journalistes sont frileux à communiquer ces données par peur de faire le jeu de l’extrême droite. De la même façon, La Tronche en Biais a reçu de nombreuse invectives lui demandant de ne pas donner de visibilité à ce “fantasme”. C’est une grave erreur selon moi. Je pense que c’est cette attitude qui donne du grain à moudre à l’extrême droite, alors qu’une information claire aurait permis depuis longtemps aux gens de faire des choix avisés, évitant la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Pour autant, je comprends la volonté d’unification nationale et me doute qu’une telle information rapportée quotidiennement attiserait les divisions. Mais moins on en parle, plus ce phénomène s’amplifiera au détriment du peuple autochtone à qui on nie son identité et son appréhension de se faire remplacer.
J’ai alors créé rapidement un modèle que je n’ai pas la prétention de nommer projection (même si c’est le nom qui figure sur les graphes) mais qui, je le pense, permet de visualiser le phénomène, questionner sa possibilité en offrant des ordres de grandeurs et imaginer des solutions, si tant est que le phénomène est réel et qu’on le perçoit comme un problème. Vous trouverez à la fin de l’article les références dont je me suis servi pour trouver des chiffres permettant de générer ce modèle. Ils me semblent tous réalistes, mise à part le nombre de métis pour lequel je n’ai pas trouvé de chiffres fiables. Je l’ai alors estimé à 2,000,000. L’évolution du pourcentage d’Européens et de métis après 40 ans est similaire aux chiffres proposés par Christopher Rees pour l’Angleterre, ce qui me laisse penser que ces estimations ne sont pas délirantes.
Retrouvez les chiffres utilisés pour ce modèle ainsi que les sources en bas de l’article.
En utilisant de tels critères, qui se veulent une vision moyenne de l’état actuel et en postulant que rien ne changerait, on obtient des données proches des prédictions de Rees pour le UK avec une part d’Européens proche de 64% 40 ans après la date de départ (2020) avant de passer sous la barre des 50% vers 67 ans, soit environ 3 générations.
Mais ce qui est plus intéressant, c’est de comprendre que ce phénomène n’est pas inéluctable et que des mesures pourraient être prises pour l’en empêcher. Mieux encore, ces mesures pourraient tout à fait s’effectuer dans un cadre libéral.
Horreur
Augmentée
Sélection de textes de
Zero HP Lovecraft
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Zero HP Lovecraft
La première mesure, que beaucoup de politiciens proposent maintenant est le contrôle strict de l’immigration. Le calcul initial reposait sur une immigration constante de 120,000 Extra-européens par an dont 75% restent sur le long terme. Si on réduit ce nombre à 10,000 (on ne va pas priver le PSG de recruter Neymar, cela semble si cher à Pécresse), on obtient les courbes suivantes:
Les Européens finiraient toujours par devenir minoritaires mais après environ 113 ans. On pourrait parler de remplacement long, mais remplacement toujours car la fécondité des Extra-européens est supérieure à celle des Européens (2,02 enfants par femme vs 1,8 enfant par femme pour les Européens). Que se passerait-il si cette fécondité baissait subtilement. En réduisant ce taux de fécondité à 1,8 enfants par femme au lieu de 2,02 (une baisse de la sorte pourrait être atteinte en changeant le système de redistribution), voici les courbes qu’on l’on obtient.
Dans ce cas de figure, les Européens ne deviendraient minoritaires qu’après 295 ans. Cependant, vous l’aurez peut-être remarqué et cela est valable pour tous les graphiques, la population totale décroit fortement. Elle atteint ici 28,000,000 de personnes après 300 ans. Ce n’est sans doute pas pour déplaire aux décroissants mais il semble que ce soit un problème fondamental mais aussi le plus délicat. Elon Musk partage d’ailleurs cet avis.
Birth rate collapse is the biggest threat to human civilization
— Elon Musk (@elonmusk) September 22, 2021
Comment augmenter la natalité des Européens ? Je n’ai pas la prétention d’avoir la solution à ce problème ni même de l’avoir cerné parfaitement. Mais si nous parvenions à relever ce défi et redresser le taux de fécondité à ne serait-ce que 2,02 enfants par femme, et si en plus de cela nous parvenions à réduire la fuite des cerveaux (ce qui est concevable en réduisant la redistribution donc la taxation des hauts salaires) en n’ayant que 50,000 Français par an s’établissant définitivement à l’étranger au lieu de 100,000, nous obtiendrions une courbe qui repart à la hausse.
Mais avec le taux de métissage actuel, les individus possédant 100% d’ascendance européenne verraient quand même leur part diminuer significativement au fil du temps. Les métis auraient cependant une large part d’ascendance européenne. Les Extra-européens sont assimilés au patrimoine génétique de la population pour former un peuple homogène sur le long terme. Cependant, le patrimoine génétique serait remanié en profondeur.
Imaginez alors qu’en plus de cela nous passions des partenariats avec les pays étrangers pour inverser les flux à raison d’un solde migratoire de 100,000 retours par an.
Ce modèle a le mérite de mettre en avant que l’assimilation est possible si elle n’est pas aveugle au patrimoine génétique des individus composant le peuple et si elle est effectuée à petite dose sur le long terme. Je ne saurais que trop insister sur ce point. Le problème n’est pas l’assimiliation, ni l’universalisme. Le problème est l’assimilation républicaine qui repose sur l’universalisme républicain. Cet universalisme abstrait postule que chaque humain en vaut un autre dès lors que l’on est tous doués de raison. Au contraire le principe commun à tous les hommes ainsi que tous les êtres vivants est l’évolution à laquelle nous furent soumis et sommes encore soumis. Cette dernière a créé les peuples et les traits particuliers qui nous gouvernent comme l’ethnocentrisme qui rendent la cohabitation difficile mais pas totalement impossible. Dès lors l’assimilation est possible mais elle consiste à assimiler des descendants d’individus lentement et en très petite quantité afin de ne pas modifier en profondeur le patrimoine génétique brutalement et générer des tensions donc de l’instabilité.
Si cette vision a pour but premier d’avoir une société fonctionnelle qui réclame de tendre vers l’homogénéité, elle est suffisamment inclusive pour accepter des apports étrangers sporadiquement. Si cet universalisme peut potentiellement accueillir n’importe quel individu, il ne saurait accueillir tout le monde.
Une telle vision permettrait d’apaiser les tensions que l’on observe à l’heure actuelle. Elle réduirait la peur légitime de se voir remplacer d’une bonne partie de la population autochtone, même les ethno-nationalistes pourraient, je le pense, se satisfaire d’une composition ethnique telle que représentée dans le dernier graphique. Cependant, au final les chiffres présentés ne sont pas si importants, Ils ne montrent que des tendances. J’ai volontairement utilisé des chiffres ne représentant pas des changements drastiques afin de montrer que de simples petites choses peuvent changer beaucoup et qu’elles peuvent se marier avec un libéralisme respectueux des individus et des libertés individuelles. Le plus important est la vision du monde défendue et le projet sur lequel elle repose. Ce projet ne prône pas une France multi-ethnique et multiculturelle, il ne se veut pas être un retour à une France blanche et catholique mais il est respectueux de son passé et de ses autochtones tout en composant avec la situation actuelle dont on a hérité, le but étant de ne pas modifier en profondeur la population d’origine afin de rester une société fonctionnelle. Ce n’est pas raciste, ni fasciste de le penser, le Danemark socialiste applique ces mêmes mesures. Selon le ministre Kaare Dybvad Bek, une proportion trop importante d’étrangers de pays non-occidentaux « augmente le risque de voir grandir une société parallèle religieuse et culturelle » ce qui est une source d’instabilité.
Enfin, nous pouvons aborder la possibilité de la remigration en plus de toutes ces autres mesures, évidemment la plus efficace mais aussi la moins libérale. À raison de 500,000 retours par an, le problème serait réglé rapidement mais au prix de dissension forte au sein du peuple source là aussi de forte instabilité politique. De plus, cette mesure seule ne saurait résoudre le problème de natalité que connait la France.
Je suis pour ma part en faveur d’une solution impliquant le moins de coercition possible mais cela demande 1) de reconnaître que le phénomène existe 2) qu’il est un problème pour la stabilité de la société et qu’il faut y apporter une solution 3) prévoir sur le long terme. 3 choses que notre système politique actuel ne permet pas, car les politiques ont encore plus à gagner à prétendre que ce phénomène n’existe pas et que les gens qui y voient un problème ne sont que des salauds victimes d’hallucinations collectives, cela afin d’obtenir le pouvoir pour 5 ans sans se soucier du temps long. Sauf que 67% des français pensent que ce phénomène est bien réel et plus on attend moins la solution sans coercition sur le temps long sera possible.
Aujourd’hui, nous sommes davantage fascinés par les prédictions statistiques de ce que le pays pensera dans quelques semaines que par les prédictions visionnaires de ce à quoi le pays ressemblera dans 10 ou 20 ans.
Peter Thiel, Zero to One
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Références
Part et origine géographique des immigrés extra-européens et descendants d’immigrés extra-européens:
Population totale, INSEE
Origine géographique des descendants d’immigrés Données annuelles 2018 [archive], INSEE, 19 juillet 2019
France, Portrait Social, INSEE, 2019
Pascal Blanchard. « L’État a produit un apartheid inconscient », Le Télégramme, 14 Mars 2015
Le Grand Déménagement du monde, Répliques, France Culture, 24/06/2017
Le Grand Remplacement info ou intox, Le nouveau rendez-vous, France Inter, 27/03/2019
Délinquance
Y-a-t-il un lien entre délinquance et immigration ?
Insécurité et délinquance en 2019 : bilan statistique
Âge et Natalité des extra-européens
La fécondité des descendantes d’immigrés est proche de celle de la
population majoritaire, Gouv.fr
Fiches thématiques, population immigrée, INSEE
Descendants d’immigrés par âge et par pays d’origine, INED
Mortalité
La première étude sur la mortalité des descendants d’immigrés de deuxième génération en France révèle une importante surmortalité chez les hommes d’origine nord-africaine
Solde migratoire
L’essentiel sur… les immigrés et les étrangers, INSEE
Natalité des métisses
THE FUTURE IS DIVERSITY: NEW FORECASTS FOR THE UK’S ETHNIC GROUPS, Philip Rees, 2016
Racial Pairings and Fertility: Do Interracial Couples Have Fewer Children?, Zhenchao Qian
Niveau de vie et pauvreté des immigrés
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Commentaire sur le modèle démographique
Paramètres utilisés
Population globale: 66 978 000
Population européenne: 55 978 000
Taux de mortalité européenne : 0,96%
Taux de natalité européenne : 1,10%
Taux d’émigration européenne : -0,01%
Population immigrée extra-européenne : 3 230 000
Taux de mortalité des immigrés extra-européens : 0,77%
Taux de natalité des immigrés extra-européens : 3,96%
Population descendante immigrée extra-européenne : 5 770 000
Taux de mortalité des descendants d’immigrés extra-européens : 0,86%
Taux de natalité des descendants d’immigrés extra-européens : 0,90%
Population métisse : 2 000 000
Taux de mortalité métisse : 0,96%
Taux de natalité métisse : 0,75%
Taux de métissage global (naissances métisses de parents non-métisses sur naissances de parents non-métisses en général) : 7,00%
Taux de métissage des Européens : 4,52%
Taux de métissage des Extra-européens (plus élevé que celui des Européens, car les Extra-européens étant d’abord minoritaires, ils ont un moindre choix de partenaires dans leur groupe et peuvent être plus à même de faire un enfant avec un Européen ) : 15,48%
Le tableau de projection est divisé en trois sections : les Européens, les Immigrés extra-européens, les Extra-européens natifs et les métis. Pour chaque section et chaque année, on calcule le nombre de personnes, et leur proportion par rapport à la population totale.
Pour les Européens, le calcul est :
=MAX(Population_Européenne_de_N-1 + Population_Européenne_de_N-1 * (Taux_de_natalité_Européenne/100) * (1-Taux_de_métissage_Européens) – (Population_Européenne_de_N-1 * Taux_de_mortalité) + (Population_Européenne_de_N-1 * Taux_d_emigration); 0)
Pour les immigrés extra-européens, le calcul est :
=MAX(Population_Immigrée_Extra-européenne_de_N-1 + Immigration_nette_Extra_européens – Population_Immigrée_Extra-européenne_de_N-1*Taux_de_mortalité_Immigrés_Extra-Européens; 0,1)
Pour les Extra-européens natifs, le calcul est :
=MAX(Population_Extra-européenne_de_N-1 *(Taux_de_natalité_Extra_Européens/100 * (1-Taux_de_métissage_Extra-Européens) – Taux_de_mortalité_Extra-Européens) + Population_Immigrée_Extra-européenne_de_N-1 * Taux_natalité_Immigrés_Extra-Européens * (1-Taux_de_métissage_Extra-Européens); 0,1)
Pour les métis, le calcul est :
=MAX(Population_metisse_N-1 – (Population_metisse_N-1 * Taux_de_mortalite_métisse) + ((Population_metisse_N-1 *Taux_de_natalité_métisse/100)) + (Population_Européenne_de_N-1 * (Taux_de_natalité_Européenne/100) * Taux_de_métissage_Européens + Population_Extra-européenne_de_N-1 *(Taux_de_natalité_Extra_Européens/100 * Taux_de_métissage_Extra-Européens + Population_Immigrée_Extra-européenne_de_N-1 * Taux_natalité_Immigrés_Extra-Européens * Taux_de_métissage_Extra-Européens); 0)
Critiques de ce modèle :
– Les paramètres démographiques des Extra-européens (immigrés ou natifs) sont constants dans le temps, ce qui mène à une croissance exponentielle et irréaliste à long terme des Extra-Européens, et dans une moindre mesure des métis. Ce n’est pas réaliste. Les Extra-européens vont probablement voir se réduire leur fécondité et natalité, car les indices de fécondité diminuent progressivement dans les pays d’origine (en Afrique et Moyen-Orient), et leurs taux de mortalité vont augmenter, car leurs structures d’âges vont vieillir. Cependant, il n’est pas sûr que la fécondité des Extra-européens ira, à long terme, totalement s’aligner sur celle des Européens. On a cru ainsi au début des années 2000 que les pays du Maghreb allaient passer à 2 enfants par femme voire moins, puis ces pays ont connu un redressement de leurs indices de fécondité (jusqu’à 3 enfants pour l’Algérie). Mais on peut imaginer que la différence des taux de fécondité entre Européens et Extra-européens s’aménuise sur plusieurs décennies.
– Pour une raison proche, la propension des Extra-européens à faire des naissances métisses va probablement se rapprocher de celle des Européens, car, devenant de plus en plus nombreux, les Extra-européens vont avoir tendance à se reproduire entre eux, ne manquant pas de partenaires de leur propre groupe. Notons qu’aux USA, malgré une hétérogénéité ethno-raciale qui a plus ou moins toujours existé, les personnes qui se considèrent (car les recensements sont auto-déclaratifs) comme “de plusieurs races” sont toujours très minoritaires (2 à 3% dans les années 2010, peut-être 6% dans les projections pour 2050). Certains groupes minoritaires (comme les Asiatiques) aux USA peuvent avoir une propension élevée au métissage, mais il en serait très probablement autrement s’ils étaient moins minoritaires voire majoritaires – il suffit de voir les pays asiatiques, où la recherche de partenaires allogènes, bien qu’existante, est minoritaire.
Limites de ce modèle
– L’immigration ne sera pas constante en flux. Il est probable que l’immigration africaine augmente. Si elle progresse au moins au même rythme que la population africaine en Afrique (et Gourévitch comme Tribalat pensent que c’est au moins le cas), le flux d’immigration africaine en France pourrait doubler d’ici au milieu du XXIème siècle. Par contre, si l’Afrique connaît un réel développement économique, il se peut que les flux d’émigration en provenance d’Afrique suivent une courbe en cloche : l’émigration augmenterait jusqu’à la fin du siècle, puis re-diminuerait. Le rythme de progression des Non-Européens en France serait donc plus rapide que prévu, puis ralentirait.
- De toute façon, un modèle, même avec des variables fluctuantes suivant l’évolution du niveau de vie des populations, ne permettra pas de prévoir les évènements politiques. Or, même à 30 ou 40% de la population, les Non-Européens seront si nombreux qu’il sera difficile, voire impossible de prendre des mesures contre l’immigration. Le calcul du point de croisement des courbes des Européens et des Non-Européens n’est donc pas si important en soi.
Vous avez une approche très conservatrice des chiffres à mon avis.
D’abord, d’après l’INSEE on serait à 20% de pop immigrés et descendant d’immigrés. Immigré ne veut pas dire extra-européen, mais même en étant conservateur, si on croise avec les statistiques sur les prénoms, la drépanocytose, et d’autres (l’islam), on est plutôt autour de 10% de pop extra-européenne, soit en 6 millions plutôt que les 3 que vous utilisez, ça fait quand même un facteur 2 de différence.
Ensuite, il y a un autre soucis dans vos projections. Vous vous focalisez sur les populations. Le problème c’est que le jour ou 50% des naissances sont extra-européennes, même si la majorité est blanche, le grand remplacement effectif : il est irréversible même s’il n’est pas immédiatement visible.
Pour ces deux raisons, personnellement j’estime que le grand remplacement sera effectif d’ici 25 ans, une génération, et non pas dans 3 générations.
Nos chiffres sont volontairement conservateurs.